Le groupe nucléaire Areva n'écarte pas que des "falsifications" soient à l'origine des "anomalies" qui ont été détectées au sein de son usine du Creusot, en Saône-et-Loire, là où a été fabriquée la cuve de l'EPR de Flamanville.
D’où viennent ces informations ?
Un audit lancé fin 2015 a détecté des "anomalies" dans le suivi des fabrications d'équipements au sein de l’usine du Creusot, où a été fabriquée la cuve de l'EPR de Flamanville dont l'acier présente un défaut de composition.Selon Les Echos, un opérateur réalisait des essais sur une pièce métallurgique et inscrivait sur le dossier de fabrication "les résultats sur l'analyse chimique de coulée, les paramètres de forgeage, l'historique de traitement thermique, les résultats des essais mécaniques".
"En cas de valeur obtenue dans le haut de la norme requise, les procès-verbaux de certains dossiers de fabrication auraient été modifiés", révèle le journal, qui cite une source anonyme.
Y a-t-il eu des "falsifications" ?
"Je ne peux pas l'exclure", a déclaré le directeur général d'Areva, Philippe Knoche au journal Les Echos. "On a des procès-verbaux contradictoires. Soit il y a eu des essais complémentaires qui ne sont pas tracés, et il faut qu'on ait la conviction qu'ils existent. Sinon, il faudra en tirer les conséquences", a-t-il ajouté.Pour sa part, Bercy attend les résultats complets de l'audit mené sur les fabrications de Creusot Forge, avant de se prononcer, indique le site internet des Echos lundi 2 mai 2016.
Visite de l’usine Areva du Creusot et échange avec les salariés. pic.twitter.com/yqDN1fZymu
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 2 mai 2016
Pourquoi cette information est-elle donnée aujourd'hui ?
L'éventualité d'une falsification est révélée quelques heures après la visite du ministre de l'Economie Emmanuel Macron sur le site où est fabriquée la cuve au Creusot.
L'usine Creusot Forge du groupe Areva aurait-elle falsifié des dossiers ? C’est une révélation du journal "Les Echos" qui explique qu'un audit mené suite aux imperfections découvertes sur la cuve de l'EPR de Flamanville a détecté des incohérences dans les dossiers de fabrication.
Cette révélation a lieu au lendemain de la visite du ministre de l'économie Emmanuel Macron sur le site de Creusot Forge.
Intervenant :
David Emond, directeur de la division fabrication des réacteurs - Areva, en avril 2015
Creusot Forge est spécialisé dans la fabrication et l'usinage de grandes pièces forgées et moulées complexes. Il s’agit d’éléments indispensables à la fabrication des composants primaires de l'îlot nucléaire.
Le groupe Areva, qui est en grande difficulté financière, veut supprimer environ 6 000 emplois dans le monde, dont certains en Saône-et-Loire. Le solde des postes qui seraient supprimés concernerait respectivement 175 postes à Saint-Marcel, 81 postes à Chalon Services et 71 postes au sein de Creusot Forge.
De nouvelles turbulences pour Areva, le géant du nucléaire. Une polémique concerne certains équipements fabriqués au Creusot, en Saône-et-Loire. Des soupçons de falsifications pèsent sur l'acier qui a servi à fabriquer la cuve du réacteur de Flamanville. Ces révélations du quotidien 'Les Echos' ont créé une onde de choc.
Intervenants :
-Jean-Luc Moine, délégué syndical CGT Areva
-David Marti, président de la Communauté Urbaine Creusot-Montceau (CUCM) et maire du Creusot (PS)
-Christophe Neugnot, porte-parole d'Areva
- Jean-Luc Moine, délégué syndical CGT Areva
- David Marti, président de la Communauté Urbaine Creusot-Montceau (CUCM) et maire du Creusot (PS)
- Christophe Neugnot, porte-parole d'Areva
Que va-t-il se passer maintenant ?
L’audit mené au Creusot va être étendu à l'usine de Saint-Marcel, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), qui assemble les composants lourds équipant les réacteurs, ainsi qu’à celle de Jeumont (Nord), qui produit des équipements mobiles pour réacteurs.Environ 60% des anomalies concernent des pièces nucléaires et 40%, des pièces non nucléaires, indique Areva. Au total, des incohérences ont été repérées dans environ 400 dossiers sur les quelque 10 000 audités, remontant jusqu'à 1965.
Le groupe Areva, qui a racheté la forge en 2006, assure que les anomalies ont commencé à décroître à partir de 2010 et que les procédures de fonctionnement sont désormais différentes.