Christophe Sirugue a annoncé, hier, une pluie de commandes pour sauver l'usine Alstom de Belfort : trois contrats d'une valeur cumulée d'au moins 720 millions d'euros. Le secrétaire d'Etat à l'Industrie l'assure : cela va fournir également du travail aux autres sites du groupe dont celui du Creusot.
Alstom au Creusot
L'usine creusotine d'Alstom compte 640 salariés. Ils fabriquent les bogies, les chariots sur lesquels sont fixés les essieux et in fine les roues. Alors évidemment, l'annonce des commandes publiques de la veille pourrait être une bonne nouvelle non seulement pour le site de Belfort mais également pour celui de Saône-et-Loire. Pour l'heure, la direction d'Alstom Le Creusot ne commente pas. Les salariés n'étaient guère plus bavards lors du changement d'équipes à la mi-journée. Seul Christophe Sirugue est convaincu que la carnet de commandes va se remplir. L'ancien député de Saône-et-Loire et actuel secrétaire d'Etat à l'Industrie s'en félicite.
Selon le secrétaire d'Etat à l'Industrie, tous les sites français d'Alstom vont bénéficier des retombées de la grosse commande publique annoncée hier. Ce sera le cas notamment pour l'usine du Creusot.
Le détail de cette commande publique monstre
Cette commande publique porte tout d'abord sur 6 TGV, destinés à la ligne Paris-Turin-Milan, qui rapporteront à Alstom entre 190 et 200 millions selon l'entourage de Christophe Sirugue. Et tant pis si la SNCF souhaitait encore négocier à la baisse le prix de la facture, le gouvernement a décidé d'hâter la conclusion du contrat. Autre commande, 15 rames destinées à la ligne Bordeaux-Marseille pour un montant de 450 millions au total. Là encore, certains observateurs se sont étonnés du choix car des trains intercités auraient été moins coûteux. C'est une anticipation de l'arrivée de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse" attendue en 2024, rétorque Christophe Sirugue. Enfin, SNCF Réseau va acheter plus tôt que prévu 20 locomotives de secours pour 80 millions d'euros.
De son côté, Alstom s'est engagé à investir 40 millions d'euros sur son site franc-comtois dont 30 millions pour développer et produire un nouveau modèle de locomotive de manœuvre. 5 millions seront consacrés à faire de Belfort le centre européen de maintenance du groupe. Restent les 5 derniers millions qui seront dépensés pour étudier la faisabilité d'un bus électrique.