Le Creusot : les ventes de Nin-Nin explosent depuis le confinement

C'est une petite entreprise qui ne connaît pas la crise. Au Creusot, en Saône-et-Loire, "Nin-Nin le doudou made in France créé par un papa" a vu ses commandes affluer sur son site internet depuis le 17 mars, date de début du confinement. Son chiffre d'affaires a augmenté de 230 %. 

Un décollage inespéré

Clémence Berruyer et Nicolas Courrège, les fondateurs de l'entreprise ne s'attendaient vraiment pas à voir les commandes se multiplier pendant la période de confinement.

"Au début du confinement, pendant une semaine on n'a pas vendu grand-chose. On n'a même mis une couturière au chômage partiel. On se disait que les gens n'auraient pas la tête à consommer autre chose que de l'alimentaire."
 


"D'un seul coup, c'est parti à la hausse, raconte Clémence Berruyer, on a rappelé notre couturière et il a fallu mettre les bouchées doubles".

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : depuis le 17 mars la fréquentation du site a augmenté de 50 %, avec 50 821 visites cette année contre 26 677 l'an dernier. Et les ventes battent des records.
 


+ 230 % de chiffres d'affaires !

Pendant le confinement tous les magasins étant fermés, les consommateurs se sont rabattus sur leur site. Beaucoup sont des premiers clients. Ils avaient le temps de chercher, ils ont découvert la marque en navigant sur internet.

"On a vite compris que les consommateurs étaient dans l'urgence de trouver un cadeau pour une naissance et que s'il n'y avait pas eu le confinement, ils auraient été faire leurs achats dans les magasins où ils ont leurs habitudes. C'est nous qui rédigeons les cartes et au vu des textes, il est clair que 90 % des commandes ont été passées parce qu'il était impossible de se déplacer".

Les habitués de "Nin-Nin" n'hésitent pas à commander non pas un doudou mais quatre ou cinq en même temps. "Il y a un effet collection. Sur le catalogue en ligne, il y a 110 modèles sans compter les articles de puéricultures, chaussons, bavoirs, coussins".

Pendant le confinement, l'aspect pratique de l'achat en un clic, sans bouger de chez soi, envoyé et livré à domicile, a boosté les ventes.


La fabrication française : un argument plus que jamais convaincant

La demande est tellement forte que l'entreprise prévoit une nouvelle embauche d'ici la fin juin et sûrement deux autres d'ici septembre prochain. Clémence Berruyer sourit en repensant au tout début de l'entreprise. "On était un peu fous," dit-elle, "on travaillait dans notre salon... et puis on faisait des nin-nins, il fallait y croire ! ". 

Créée en août 2016, l'entreprise a démarré doucement. En septembre de la même année, en 3 mois d'existence, elle avait vendu une soixantaine de doudous. Mieux structurée en 2018, avec un atelier et l'embauche d'une couturière, elle enregistrait en moyenne 150 ventes par mois. En avril 2020, en un mois, ce sont au moins 2500 pièces qui ont été vendues. 
 

"Nous ne travaillons plus de la même façon. Nous avons aujourd'hui deux couturières et une personne polyvalente qui fait la coupe des tissus, les broderies et l'envoi des colis.

"Il a fallu du temps pour se faire connaître, poursuit Clémence Beruyer, on était sur une création de marque. Aujourd'hui on commence à être la marque de référence du doudou en France."

 "Déjà avant la crise sanitaire du coronavirus, il y avait déjà une prise de conscience. Qui a envie maintenant d'acheter du made in China ?". 
 


Le Nin-Nin n'en est pas moins solidaire

A l'instar d'autres entreprises de confection textile, "Nin-Nin" a aidé les soignants en fabriquant des calots pour l'hôpital Jean Mermoz à Lyon. Mais elle n'a pas voulu se lancer dans la production de masques de protection contre le coronavirus. Un choix mûrement réfléchi.

" Si on avait fait des masques en tissus, on n'aurait été sûr de rien du point de vue de leur efficacité. Il faut les laver, et on avait un peu peur que les gens se sentent protégés, en sécurité alors que peut-être pas. On n'avait pas envie de ça".

L'entreprise a pris la décision de faire dons des chutes de tissus aux couturières. "Certaines personnes qui nous connaissent sont déjà venues plusieurs fois. Nous demandons d'appeller avant de venir pour que ce soit prêt à emporter".

Paradoxalement la crise du coronavirus aura été bénéfique pour l'entreprise. "Il y a 2 400 naissances par jour en France, dit Clémence Berruyer, nous avons encore de quoi nous assurer une belle progression."


















 
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