Le tribunal de commerce de Chalon a décidé l'ouverture d'une procédure de redressement avec une poursuite d'activité pour l'entreprise Francéole au Creusot jeudi 7 septembre 2017. Au final, 46 des 158 salariés de ce fabricant de mâts d'éoliens sont conservés.
L'offre de reprise partielle de Francéole au Creusot a été validée par le tribunal de commerce de Chalon ce jeudi 7 septembre.
Il s'agit du constructeur de ponts métalliques Matière, qui emploie déjà 214 personnes en France. L'entreprise proposait de reprendre 46 salariés sur le site du Creusot alors que l'entreprise compte 158 salariés, 100 en Saône-et-Loire et 58 à Longvic en Côte-d'Or.
Avec ce scénario, à peine un salarié sur trois sont donc repris. Matiere veut aussi diversifier l'activité de l'usine et construire des ponts à la place d'éoliennes. "Nous sommes contents qu'il y ait une reprise solide, même si elle ne concerne que 46 emplois, mais nous ressentons de la colère et de l'amertume envers le groupe" Pélican Venture, le précédent actionnaire, a déclaré à l'AFP Jérémy Bertrand, délégué CGT. Le représentant du personnel critique un plan social qu'il juge "dérisoire": 300.000 euros qui devront aussi couvrir le second site, basé à Longvic en cas d'échec de son propre processus de reprise, toujours en cours.
Longvic en suspens
De son côté, le fonds d'investissement Nimbus souhaitait reprendre Longvic. Une offre de reprise a été déposée sous la forme d'une "lettre d'intention détaillée" mais a posé de nombreuses conditions suspensives à son offre. Nimbus propose de maintenir la quasi-totalité des emplois de Longvic, soit une cinquantaine. Le tribunal de Chalon ne s'est pas prononcé aujourd'hui sur cette offre.
Le repreneur potentiel devrait déposer le 12 septembre sa proposition définitive, qui sera examinée par le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône le 28 septembre. Le groupe Francéole a réalisé 29 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016, mais sa trésorerie ne couvre ses besoins que jusqu'à fin septembre-début octobre
Voir le reportage de Damien Boutillet et Romy Ho-a-Chuck, avec Philippe Matière (PDG de la société Matière) et Jérémy Bertrand
Délégué CGT - Secrétaire du CE de FrancÉole
Matière, une entreprise industrielle
L'entreprise Matière est basée à Arpajon-sur-Cère dans le Cantal.Elle fabrique des ponts à structures métalliques (70% de son activité), mais également des ponts en béton (25 %) et a une activité de terrassement (5%). L'une de ses dernières réalisations fameuses est la structure du pont Raymond Barre de Lyon.
L'entreprise existe depuis 1932 et emploie 415 salariés, répartis sur dix sites en France.
Son chiffre d'affaires est de 115 millions d'euros en 2014.