INTERVIEW. "Il faut que le système bouge" : Julie Gayet en visite au Creusot contre les violences faites aux femmes

Mercredi 23 novembre, Julie Gayet s'est rendue au Creusot (Saône-et-Loire), dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes. À cette occasion, la comédienne a répondu aux questions de France 3 Bourgogne.

Elle est la marraine des actions organisées cette année au Creusot contre les violences faites aux femmes. Mercredi 23 novembre, Julie Gayet était en visite en Saône-et-Loire. Elle a profité de ce déplacement pour notamment inaugurer la rue Gisèle Halimi sur le campus de la ville. À cette occasion, nous avons pu interroger la comédienne sur son engagement pour la cause féministe.

Vous êtes l'une des ambassadrices de la Fondation des Femmes, qui œuvre contre les violences dont elles sont victimes. Comment avez-vous décidé de vous engager auprès d'elle ?

Julie Gayet : Au moment de l'affaire Weinstein, qui a lancé le mouvement "MeToo", nous autres actrices avons voulu pour la première fois nous organiser toutes ensemble pour faire bouger les choses. On s'est dit qu'on pouvait ne pas être d'accord sur tout, ne pas penser la même chose, mais qu'il fallait absolument que le système bouge. On s'est dit qu'il fallait qu'on agisse, c'est ce qui a lancé le mouvement des actrices. Et pour ça, on s'est associé à la Fondation des Femmes, pour essayer de lever des fonds, de mobiliser pour faire bouger les choses.

On veut servir de force de contrepoids, pour prendre la parole, lancer des campagnes et même interpeller le gouvernement s'il le faut.

Julie Gayet

Concrètement, à quelles actions participez-vous ?

J. G. : La Fondation des Femmes soutient 250 associations sur le territoire sur la question des violences faites aux femmes, mais pas que. Sur l'éducation aussi, par exemple... Et pour les soutenir, on essaie avant tout de lever des fonds. Souvent, elles ont énormément de papiers à remplir pour 5 000 ou 6 000 euros, des sommes qui ne sont pas suffisantes. Nous, on a décidé de ne leur donner que des gros montants - 25 000, 50 000 ou 100 000 euros -, qui vont par exemple leur permettre d'engager des salariés supplémentaires. Parce que les femmes demandent peu d'argent, font bénévolement, avec des bouts de ficelle... Il leur faut des vrais fonds qui leur permettent d'agir.

Et puis, la Fondation des Femmes a aussi un côté juridique. Vous pouvez les appeler si votre association est attaquée, si vous avez des problèmes avec les statuts. Au besoin, nous sommes basées au 9 rue de Vaugirard à Paris. Là, les associations de femmes sont accueillies et disposent d'un lieu pour recevoir.

La Fondation a négocié un accord avec le groupe d'hôtels Accor, pour accueillir des femmes en difficulté. De quoi s'agit-il exactement ?

J. G. : C'est très récent. Au moment du confinement, on avait levé des fonds en urgence pour reloger les femmes victimes de violences. On avait réussi à lever deux millions d'euros très rapidement, et on avait alors signé avec Accor pour que des femmes dans un besoin immédiat puissent être hébergées.

Comme ça s'est très bien passé, on a demandé à Accor s'ils ne voulaient pas nous soutenir, en parallèle de tout ce qu'ils font déjà. Et ils ont accepté. Donc désormais, ils vont loger des femmes dans le besoin pendant 12 jours, anonymement, dans tous leurs hôtels partout en France, le temps que les associations trouvent une solution d'hébergement plus pérenne. C'est un accord historique.

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