Après le 1er tour des élections présidentielles, le vote pour le Parti Socialiste et sa candidate Anne Hidalgo a recueilli au Creusot 3,93 % des voix. Soit seulement 345 suffrages. Un camouflet dans ce bastion socialiste.
Seulement 345. C'est en tout et pour tout le nombre de bulletins Anne Hidalgo qui ont été glissés dans les urnes dimanche 10 avril, pour le premier tour de la présidentielle au Creusot. Les électeurs de gauche les plus optimistes diront qu'avec 3,93% des voix, la candidate du Parti socialiste a doublé son score national (1,7%). Il n'empêche que dans un bastion de gauche comme le Creusot, ce résultat reste à des années-lumière des espoirs nourris par Anne Hidalgo pour la présidentielle.
Il y a cinq ans, le candidat du PS, Benoît Hamon, faisait un score de 8,61 % au Creusot.
Le Parti Socialiste déjà fragilisé en 2017
Après 2017 et l'arrivée d'En Marche ! dans le paysage politique, un sentiment de défaite est apparu à la section PS du Creusot, qui a perdu près de la moitié de ses adhérents. Les effectifs ont fini par se stabiliser à 70 membres. Un noyau dur de 50 adhérents va soutenir la campagne d'Anne Hidalgo.
"On est déçus, on espérait avoir des résultats meilleurs, se désole Sonia Liénard, secrétaire de la section PS du Creusot. Nous sommes inquiets sur le devenir de notre parti. Pas de notre section, car nous, on continuera à lutter."
Les explications sont avant tout de contexte pour la secrétaire de section : "Ce qui a péché, c'est le contexte : on sort du Covid, les gens n'étaient pas du tout impliqués dans la campagne présidentielle. Il y avait aussi la guerre en Ukraine. Les médias ont aussi contribué au fait que que les programmes des candidats n'ont pas été écoutés. Notre candidate n'a pas su se faire entendre. Je ne suis pas sûr que les gens aient lu une seule fois le programme."
Le Creusot, un fief toujours resté socialiste
Selon le maire PS du Creusot, David Marti, l'échec est là : "les premiers responsables c'est nous. Le Parti Socialiste n'a pas su être résilient."
Le passé industriel du Creusot et l'attachement aux valeurs ouvrières justifient selon David Marti la persistance du Parti Socialiste dans le pays minier. Il fait aussi le constat que son parti demeure présent dans les élections intermédiaires : "élection après élection, le parti socialiste est fort dans les territoires. Les dernières élections, municipales, départementales et régionales l'ont démontré. Ici, même plus qu'ailleurs, avec les résultats que nous avons enregistrés. Je ne peux pas me résoudre à ce que cela n'existe que sur les territoires. "
"Nous sommes fautifs"
David Martimaire PS du Creusot
Les français n'ont pas adhéré à Anne Hidalgo et le maire du Creusot fait le constat que "le parti Socialiste n'est plus un parti de gouvernement. C'est à nous d'ouvrir le parti le plus possible, à des jeunes. Nous n'avons pas su le faire ou bien nous n'avons pas voulu le faire, et nous sommes fautifs."
Parmi les pistes d'avenir évoquées par le maire du Creusot, c'est avant tout la reconstruction du parti : "Le parti socialiste va devoir se recomposer, mais on ne sait pas encore dans quelle direction. Faut-il aller vers une gauche unie, avec toutes les composantes de la gauche ou alors essayer une autre piste, avec d'autres ?"
Emmanuel Macron, lui, a totalisé 26,95% des voix au Creusot, très proche du score en Saône-et-Loire (27,61%) et de son score national (27,8 %)