Alors que la plupart des centres de données sont situés à Paris ou à Lyon, la Bourgogne se voit dotée d'un nouveau data center au Creusot, en Saône-et-Loire. C'est l'initiative d'un chef d'entreprise, Benjamin Ledoux, président de Rubix Datacenter.
Des baies - des armoires spécifiques - de serveurs informatiques pour stocker les données moins chères qu'à Paris, c'est le pari tenu par Benjamin Ledoux et son associé Christopher Leal, avec leur société "Rubix". En effet, les tarifs parisiens sont de 2400 € par mois environ pour une baie de serveurs Alors qu'au Creusot, les tarifs seront proposés à moins de 1000 euros mensuels. Ce mercredi 12 septembre, les clients potentiels et visiteurs découvraient l'endroit pour la première fois.
3 millions d'euros d'investissement
Le projet a nécessité 3 millions d'euros d'investissement. Pour garantir des tarifs bas, il a fallu trouver le bon équilibre et faire des choix techniques. Car d'une part, comme l'explique Christopher Leal, "le foncier n’est pas cher. Donc ça permet de créer un bâtiment et de revendre du service moins cher qu’en région parisienne"
D'autre part, les associés de "Rubix" ont fait le choix de systèmes de climatisation plus efficients, pour une surface plutôt modeste pour un datacenter (400m2).
Qui dit "data center" dit "énergie", et les associés ont opté pour des choix raisonnés. Les sources d'énergies sont extérieures, et le centre est secouru électriquement par des groupes électrogènes diesel, un choix économique, les systèmes à hydrogène sont encore trop coûteux.
Benjamin Ledoux espère changer de technologie dans 10 ans, le toit du bâtiment sera équipé en panneaux solaires prochainement.
Des choix rationnels
Tous les équipements de sécurisation électrique et de climatisation sont situés à l'extérieur du bâtiment, des unités modulaires pour réduire les coûts de maintenance, faciliter leur accès et effectuer des remplacements plus facilement en cas de défaillance.
Ces unités sont souvent sources de problèmes avec le risque d'incendie, situés à l'extérieur, les serveurs informatiques ne sont pas en danger de cette façon.
La climatisation est un système "hybride", un système "efficient en énergie", car "nous savions que la consommation du data center allait être élevée", d'après Benjamin Ledoux.
Afin d'apporter toute la sécurité au site, la vidéosurveillance est renforcée : 47 caméras filment le site en permanence.
Une clientèle séduite
Hormis l'attractivité des tarifs proposés, les clients potentiels venus visiter le site ont trouvé plusieurs avantages. Comme Charly Dodane, responsable d’infrastructure IT à ANS Informatique, qui explique que "dans ce type d’infrastructure, il est bon de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et d’avoir des équipements à différents endroits. Nous, nous avons déjà des équipements sur Besançon, donc le Creusot qui est à 1h30, temps raisonnable, serait un très bon site secondaire pour héberger nos équipements !"
La localisation sur Le Creusot est également un avantage pour Mathieu Désarmeaux, commercial : "Le Creusot est sur un axe entre Lyon et Paris, et permet d'avoir des inductions télécom ou électriques importants. La distance géographique du Creusot n'en est pas une, grâce aux fibres optiques."
La création de centres de données en Saône-et-Loire ne fait que commencer : le prochain verra bientôt le jour près de Chalon-sur-Saône.