Liquidation judiciaire de Toupargel. La colère de salariés de Saône-et-Loire : "c'est dégueulasse !"

Faute de repreneur, l'entreprise Place du Marché, anciennement Toupargel, est en pleine tourmente. Le tribunal de commerce de Lyon pourrait décider le 11 janvier prochain la liquidation de la société de livraison de produits frais et surgelés. Les 1 600 salariés de l'entreprise, dont 151 du site de Saint-Marcel (Saône-et-Loire) sont en plein désarroi.

Une dernière réunion, avec une décision qui pourrait tomber en forme de couperet. Ce lundi 9 janvier, ils étaient une centaine de salariés de l'entreprise Place du Marché, anciennement Toupargel, de Saint-Marcel (Saône-et-Loire) à se rassembler avant la probable fermeture définitive.

Sur le visage des employés, de la colère et de l'inquiétude. Le mardi 3 janvier, le tribunal de commerce de Lyon a acté le fait que le groupe n'a pas trouvé de repreneur. Ce mercredi 11 janvier, une deuxième audience devrait entériner la liquidation judiciaire de l'entreprise aux 1 600 salariés en France (1 900 en comptant les sociétés annexes).

La société déjà rachetée en 2020

A Saint-Marcel, dans le pôle industriel de Chalon-sur-Saône, le spécialiste de la livraison de produits frais et surgelés compte 151 salariés. "On trouve que c'est du gâchis. On aurait aimé apprendre la nouvelle autrement et plus tôt pour qu'on puisse s'y retrouver. Car 1 900 familles se trouvent sur le carreau. Et là, on est 151 personnes", se désole une employée.

L'entreprise a successivement été fragilisée par la crise sanitaire puis l'inflation. "Mais qui en pâtit ? Les salariés. Au bout d'un moment, c'est dégueulasse !", s'emporte une autre salariée.

Place du Marché avait déjà été rachetée en 2020. Mais depuis plusieurs mois, les salariés du site de Saône-et-Loire constataient une baisse des ventes. Ils disent avoir alerté leur direction... en vain. Selon eux, l'entreprise avait tout pour s'en sortir. 

"La société n'a jamais entendu. La stratégie commerciale n'était pas bonne. La seule chose que je vois, ce sont des mauvaises gestions de la direction. Mais qui en pâtit ? Les salariés. Au bout d'un moment, c'est dégueulasse !", dénonce Françoise Charentus, déléguée syndicale FO.

En décembre dernier, un repreneur s'était manifesté, avant de se rétracter quelques jours plus tard. Douchant les derniers espoirs des salariés, licenciés pour motifs économiques. Ils réclament des réponses. "Les salariés estiment que les procédures n'ont pas été respectées. Ils veulent une prime pour le préjudice moral subi", détaille la déléguée syndicale.

Désormais, beaucoup redoutent les conséquences sociales de la probable liquidation. "Ce sont des gens qui vont arriver sur le marché de l'emploi. Je me mets à la place de ces salariés... Les perspectives d'avenir ne sont pas les meilleurs", s'inquiète Sandrine Pastor, trésorière à l'union départementale syndicale FO .

En Bourgogne, en plus de site de Saint-Marcel, celui de Chevigny-Saint-Sauveur est également concerné par cette liquidation. Ce mercredi, un bus de salariés devrait être affrété jusqu'au tribunal de commerce de Lyon où le jugement sera rendu.

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