Agriculteur abattu par un gendarme : "ci-gît la justice", 50 personnes réunies à Mâcon en hommage à Jérôme Laronze

Une manifestation en hommage à Jérôme Laronze, agriculteur tué par un gendarme à Sailly (Saône-et-Loire) en 2017, a eu lieu ce lundi 19 mai à Mâcon. Plus de 50 personnes se sont réunies pour protester contre la lenteur de la justice.

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Sept ans après les faits, le soutien ne faiblit pas. Ce lundi 20 mai à 16 heures, une cinquantaine de personnes s'est réunie au square de la paix à Mâcon (Saône-et-Loire) en hommage à Jérôme Laronze, agriculteur tué par un gendarme en 2017. Le rassemblement était organisé par la famille de la victime et l'association "Justice et Vérité pour Jérôme Laronze", qui dénoncent depuis des années la lenteur de la justice et des irrégularités dans l'affaire.

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"On veut aujourd'hui célébrer la mort de la justice", a annoncé, micro en main, Marie-Pierre Laronze, l'une des sœurs du disparu. Plusieurs couronnes mortuaires avec des inscriptions telles que "Ci-gît la justice" ou "À notre défunte justice" ont été disposées sur place. "7 ans après, on considère une justice qui n'a pris aucune position en mort célébrale. Elle est sous réanimation, donc il faut qu'on la bouscule."

Pour protester contre cette inertie, les participants au rassemblement ont tous placé sur leur visage une assiette en carton. Sur celles-ci, une figure de la justice aux yeux bandés assortie d'une simple question "Justice où es-tu ?"

Les gendarmes entendus par la juge d'instruction

Pour rappel, la mort de l'éleveur s'est produite après un contrôle des services vétérinaires sur son exploitation de Trivy, un village situé à une dizaine de kilomètres de Cluny. Se disant harcelé par l'administration, Jérôme Laronze avait pris la fuite alors que son cheptel allait être saisi. Neuf jours plus tard, les gendarmes le retrouvaient dans une autre commune du secteur et ouvraient le feu sur lui.

L'auteur présumé des tirs avait plaidé la légitime défense, arguant que l'agriculteur leur avait foncé dessus. Inentendable pour la famille Laronze, qui dénonce par la même occasion des altérations sur la scène de crime. "On a fait disparaître des éléments importants comme des douilles", affirme à France 3 Bourgogne Marie-Pierre Laronze.

Quand les gendarmes disent "je ne sais pas, je ne me souviens plus", on comprend que derrière cet oubli argumenté, c'est surtout un embarras qu'on ne veut pas montrer.

Marie-Pierre Laronze,

sœur de Jérôme Laronze

L'affaire connaîtra-t-elle des avancées dans un futur proche ? Selon Marie-Pierre Laronze, la juge d'instruction en charge du dossier a commencé à interroger les gendarmes présents lors du drame, sur les douilles disparues. "Mais c'est inacceptable, parce que ces questions auraient dû être posées dès le début", ajoute celle qui est également avocate. "Il faut en tirer les conséquences et prendre les décisions qui s'imposent."

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