Un homme comparaît devant les assises pour la mort d’un avocat mâconnais. Un coup de théâtre s’est produit quand la femme du prévenu a reconnu avoir menti "sous l’effet de la colère et pour nuire" à son mari.
Un homme, qui aurait porté des coups mortels à un avocat du barreau de Mâcon, est jugé depuis mardi 13 mars 2018. Il nie les faits.Les faits s’étaient déroulés en décembre 2012. Le prévenu était en instance de divorce. Il était persuadé que l’avocat contacté par son épouse était aussi son amant.
L’accusé aurait agressé Me Patrick Dumont, qui était cardiaque. L’homme de loi avait fait un malaise suite à cette altercation et était décédé cinq jours plus tard.
La version de la femme ... et celle de la maîtresse
La femme de l’accusé a semé la stupéfaction mardi lors de son audition par la cour qui a duré jusqu’aux environs de 21h30.Lors de son témoignage, qui a duré près de deux heures, elle est revenue sur ce qu’elle avait déclaré le jour de l’altercation entre l’avocat et son ex-mari. "J’ai menti sous l’effet de la colère et pour nuire à mon mari. Il n’a pas frappé maître Dumont."
Ce mercredi matin, cette fois c’est la déposition de la maîtresse de l’accusé qui a été lue : elle déclare notamment que le prévenu l’aurait appelée le jour de l’altercation pour lui dire qu’il avait "fait la plus grosse connerie" de sa vie. "Je ne l’ai pas frappé, juste poussé. Ça s’est passé trop vite", aurait dit le mari.
Puis les experts médicaux ont été entendus par la cour. Tous s'accordent pour dire que Me Dumont est décédé d'un traumatisme crânien, mais ils ne sont pas d'accord sur l'origine de ce traumatisme.
L'accusé nie toujours les faits
Le jour de l'altercation, les gendarmes n'ont pas constaté de blessure ni de violence entre les deux hommes. "Il apparaît peu probable qu'il ait été roué de coups, estime le médecin légiste lyonnais entendu ce mercredi. Ses blessures sont plus constitutives d'une chute que de coups portés."Des conclusions qui contredisent celles du médecin légiste de Dijon. En revanche, les deux experts s'accordent pour dire que Me Dumont était cardiaque et suivait un traitement anti-coagulant qui pourrait avoir précipité la dégradation de son état.
Pour la partie civile, il n'y a pas de doutes sur les coups portés par l'accusé. "Manifestement, il essaye d'échapper à deux choses : d'une part qu'il avait connaissance de ce que maître Dumont était avocat, et d'autre part il nie le fait qu'il l'a roué de coups, précise Me Frédéric Doyez. C'est véritablement très difficile d'entendre une position qui est aussi absurde."
Le père de famille continue de nier les faits qui lui sont reprochés.