Comment le zoo du Touroparc déroule le tapis rouge aux saisonniers

Les entreprises du secteur touristique rencontrent des difficultés pour recruter des emplois saisonniers et les fidéliser depuis le Covid. Le Touroparc, en Saône-et-Loire, utilise différents outils pour tenter de contrer ce phénomène. Ça semble porter ses fruits, mais la crainte lors du recrutement persiste.

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Qui veut travailler dans un zoo cet été ? Une proposition qui peut faire rêver, mais qui convainc de moins en moins.

Depuis le Covid, de nombreuses entreprises du secteur touristique accusent une diminution des demandes pour les emplois saisonniers. C'est le cas du Touroparc, en Saône-et-Loire, qui a vu le nombre de candidatures drastiquement diminuer en trois ans, passant de 500 en 2019 à 150 en 2023.

"On a peur pour les années futures"

L'effectif du Touroparc représente environ 80 à 90 salariés chaque année. 34 à 36 sont permanents, et entre 40 et 50 sont des emplois saisonniers. Pour Thomas Gervais, le directeur général, il est encore possible de combler ces postes essentiels, mais pour combien de temps ?

"Quand on lance les recrutements en février, ça donne des sueurs. On fait un point après quelques semaines et on tremble un peu à la réception des candidatures, parce que parfois il ne se passe rien."

Thomas Gervais

directeur général du Touroparc

Placé entre Mâcon et Villefranche-sur-Saône, le parc semble bénéficier d'une attractivité renforcée par cet emplacement géographique, contrairement au reste du secteur. "Je le vois bien dans d'autres parcs", assure Thomas Gervais. "Depuis le Covid les gens ne veulent plus se bloquer sur une période, donc forcément ils sont moins enclins à accepter des emplois saisonniers. Ça se ressent beaucoup sur des sites moins bien placés que nous."

En énonçant le nombre de candidatures depuis 2019, le directeur général s'inquiète. Avec 150 candidatures en 2023 pour 50 postes, il a réussi à boucler son planning pour la saison avec une petite marge. Mais il craint que ce ne soit pas toujours le cas : "On a peur pour les années futures. Pour l'instant, on arrive à combler nos postes, mais ça ne durera sûrement pas."

Le plus dur à trouver selon Thomas Gervais : "des personnes intéressées par des contrats saisonniers longs, par exemple d'avril à octobre."

Des outils pour attirer et fidéliser

Pour contrer la baisse des candidatures, les équipes du Touroparc ont réfléchi à plusieurs mesures à mettre en place dès cette année. La première, c'est un tarif particulier pour la prise de repas. "On propose un repas pas cher pour que ce soit plus simple pour ceux qui travaillent ici", décrit Thomas Gervais. "C'est quelque chose qui a une valeur particulière, d'autant plus avec les coûts de l'alimentaire aujourd'hui."

Le deuxième outil a été mis en place après avoir choisi les futurs employés de cette saison. "C'est arrivé comme une bonne surprise, peu de personnes s'attendaient à quelque chose comme ça", se rappelle le directeur général. Ainsi, une prime correspondant à trois quarts d'un mois de salaire de l'année dernière (soit environ 1 000 euros) est versée, mais pas pour tout le monde.

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"Il faut avoir plus de 3 mois de contrat", détaille le numéro 1 du Touroparc. "C'est pour encourager les contrats longs. Et ça porte ses fruits, puisqu'à l'annonce de ça, certains ont accepté de nous rejoindre pour une période plus élargie."

Une méthode efficace donc, qui s'accompagne d'assouplissements et d'adaptation pour les plannings. "On s'adapte beaucoup plus aux demandes particulières qui concernent les activités extraprofessionnelles, comme le sport par exemple. De base, on tourne à six jours par semaine, ça laisse peu de place à des activités. Cette année on voit avec tout le monde pour combler les demandes. Par contre, ça a tellement de succès qu'on a dû rajouter un emploi à temps plein pour équilibrer."

En comptant les repas et les primes, plus quelques ajustements, le coût de ces solutions équivaut à une fourchette comprise entre 30 000 et 50 000 €. Le Touroparc ne compte pas s'arrêter là puisqu'il étudie notamment le fait de pouvoir héberger des saisonniers occupant des postes clés, comme les maîtres-nageurs sauveteurs pour la partie des jeux aquatiques.

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