Loup : le préfet de Saône-et-Loire demande l'autorisation des tirs de défense pour répondre aux attaques

La préfecture de Saône-et-Loire confirme ce lundi 17 mai la présence d'un loup dans le Clunisois. L'institution met en place un plan pour neutraliser l'animal et indemniser les victimes des différentes attaques. Les éleveurs auront le droit de tirer sur la bête pour défendre leurs troupeaux

En 10 jours, plus de 50 bêtes d’élevage ont été tuées dans le Clunisois, et autant ont été blessées. Ce lundi 17 mai, la préfecture de Saône-et-Loire confirme que ces attaques ont été commises par les loups. Un plan spécial est alors déclenché pour neutraliser la bête et indemniser les agriculteurs victimes.

À partir de 6 photos prises dans la nuit de vendredi à samedi par des appareils placés sur la commune de Flagy, les experts de l’Office français de la biodiversité, ont confirmé qu’un loup est actuellement présent dans le Clunisois.

Un "Plan loup" mis en place

Le préfet de Saône-et-Loire a décidé de mettre en place un "Plan loup" qui comprend le développement de 15 parcs de protection des troupeaux, l’indemnisation des dégâts causés auprès des éleveurs et le développement d’un protocole d’intervention sur l’animal.

Le plan prévoit ainsi la mise en place de dispositifs de protection des élevages qui devraient autoriser à terme les tirs de défense à l'encontre du prédateur. "Le préfet de Saône-et-Loire souhaite assurer la profession des éleveurs [...] de son soutien", explique le communiqué de l'institution.

Les victimes des attaques sur les communes de La Vineuse sur Frégande, Flagy et Cortevaix recevront par ailleurs une subvention. "J'ai demandé qu'à titre rétroactif, toutes les attaques qui se sont déroulées dans le Clunisois soient considérées comme imputables au loup et qu'on puisse indemniser les éleveurs", détaille Julien Charles, le préfet du département.

Des mesures tardives pour les éleveurs

Des mesure qui viennent tard pour les professionnels de l'agriculture. Depuis le 20 avril dernier, près de 160 animaux ont été blessés ou tués. "Ils esquivent toujours la question en disant que ce n'est pas sûr et certain que c'est le loup qui commet les attaques malgré les photos prises. Pourquoi attendre autant de temps ?", se demande Pascal Chaponneau, président de l'Organe de Sélection du mouton charollais.

Le 7 mai dernier, les experts de l'OFB n'avaient pas pu avérer la présence d'un loup dans le secteur de Cluny malgré plusieurs analyses. "On aimerait qu'ils arrêtent de nous mener en bateau à dire que ce sont des chiens, que les oreilles ne sont pas assez pointues, que la machoire n'est pas assez grande alors que la façon d'opérer est celle du loup", tempête l'éleveur.

Le président de l'Union des maires des communes rurales de Saône-et-Loire partage le constat de Pascal Chaponneau et dénonce "la grande inertie" du service de l'État. "Les attaques nocturnes de troupeaux se sont poursuivies, laissant les éleveurs dans le plus grand désarroi. Il devient urgent que cet Office fasse preuve de plus de proximité et de réactivité", réclame Jean-François Farenc.

Plus tôt dans la journée, les agriculteurs mécontents avaient manifesté à Mâcon (Saône-et-Loire) devant la préfecture pour réclamer des aides de l’Etat. 

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