Des membres du collectif Monnier ont accompagné 10 enfants de demandeurs d’asile dans une école de Sennecé-les-Mâcon pour qu’ils soient scolarisés. "Notre but c’est d’adoucir leur exil", disent-ils.
Depuis le printemps 2017, des adultes et des mineurs étrangers ont trouvé refuge sur le parking municipal Monnier à Mâcon en Saône-et-Loire.Ils sont pour la plupart originaires des Balkans, en majorité d’Albanie mais aussi de Macédoine et du Kosovo. Certains sont déjà repartis et d’autres ont été relogés.
Actuellement, une soixantaine de personnes campent toujours sur le parking Monnier "de façon illégale", indique la préfecture de Saône-et-Loire.
La plupart d’entre elles ont déposé une demande d’asile ou une demande de rendez-vous à la préfecture afin de l’enregistrer.
Chaque demande d’asile fait l’objet d’un examen approfondi par les services de la préfecture et par l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA).
En attendant que la réponse arrive, les services de l’État hébergent les mères de familles qui sont accompagnées de très jeunes enfants.
Début octobre 2017, 26 personnes ont été hébergées provisoirement dans des chambres d’hôtels, précise la préfecture de Saône-et-Loire.
"Tout enfant a droit à l’école"
Le collectif Monnier, rassemblant des citoyens et des associations, s’est formé pour venir en aide à ces migrants.Après de longues semaines de démarches, ils ont réussi à faire scolariser quelques enfants logés à l’hôtel.
Des bénévoles ont accompagné 10 enfants (6 en élémentaire et 4 en maternelle) à l’école Marie Curie de Sennecé-lès-Mâcon ce mardi 21 novembre 2017.
"Aujourd’hui, nous avons choisi des fratries pour ne pas séparer les grands des petits. Nous continuerons", assurent-ils.
"Depuis le mois de septembre, nous avions déposé les dossiers de 17 enfants au service de la vie scolaire de Mâcon afin de les faire accueillir en maternelle ou en élémentaire. On avait des doutes en voyant le temps passer et en sachant qu’il y avait des places dans des écoles de Sennecey-les-Mâcon et de Mâcon", dit le collectif.
"Les dossiers étaient bloqués par le maire de Mâcon qui disait d’une part que les effectifs étaient saturés ce qui n’est pas le cas et d’autre part que le préfet lui avait donné ordre de ne pas inscrire. Or, tout enfant a droit à l’école. Le droit à l’éducation est un droit inconditionnel et c’est là-dessus que nous nous appuyons", explique Danièle Frantz, membre du collectif Parking Monnier.
D’ailleurs, "il y a déjà des enfants de migrants inscrits et fréquentant les écoles à Mâcon et dans d’autres villes du département, ainsi que dans d’autres départements en France."