Un ancien prêtre de la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul à Dijon est visé par un signalement auprès de l'archevêché. De graves accusations de nature sexuelle, remontant à plusieurs dizaines d'années.
C'est ce jeudi 14 novembre que le diocèse de Dijon a publié l'information dans un communiqué de presse. "Un signalement concernant des abus de nature sexuelle [d'un ancien prêtre] qui a exercé de nombreuses années au diocèse de Dijon" a été fait. Les victimes supposées était deux jeunes garçons mineurs au moment des faits, l'un âgé de 40 ans et l'autre n'ayant pas voulu communiquer.
Exerçant durant les années 1980 à la chapelle Saint-Vincent-de-Paul de Dijon, le Père Dominique Nicolas est visé, mais celui-ci est décédé depuis 2021 d'une longue maladie. Il était notamment passé par l'église Saint-Pierre de Dijon en 1975, mais aussi en la paroisse Saint-Joseph de Dijon en 1997, pour près de 40 ans au diocèse de la capitale des ducs de Bourgogne.
Il y a un état de choc et de sidération, car beaucoup de monde ont appprécié le Père Nicolas
Mgr Antoine HérouardArchevêque de Dijon
Pour l'archevêque de Dijon, Mgr Antoine Hérouard, "il y a un état de choc et de sidération, car beaucoup de monde ont appprécié le Père Nicolas, qui était une figure estimée à Dijon. Cela n'efface pas ce qu'il a fait de bien, mais on découvre qu'il avait une part d'ombre dans sa vie et dans son ministère".
"Un autre signalement avait été fait dans les années 1990"
Ce n'est pas la première fois que l'ancien prêtre dijonnais est montré du doigt. Selon le diocèse de Dijon, "un autre signalement, concernant la même période, avait été fait dans les années 1990". Aucune plainte n'avait alors été déposée.
Permettre à d'éventuelles autres personnes victimes de se faire connaître
Diocèse de Dijon
L'archevêque de Dijon nous partage également "avoir discuté avec l'une des personnes concernées, qui très récemment après une retraite spirituelle a eu un effet boomerang très fort, qui lui aurait redonné la mémoire". Mgr Antoine Hérouard dit être à l'écoute sur ce genre de problématiques, car "ce que l'on a appris dans l'église à travers cette période autour de la question des abus, c'est qu'il faut beaucoup de temps pour que les victimes puissent s'exprimer et retrouver la mémoire".
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Le représentant du diocèse de Dijon souhaite par ce communiqué de presse, "permettre à d'éventuelles autres personnes victimes de se faire connaître et de pouvoir bénéficier de l'accompagnement de l'INIRR (Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation). Ma pensée va d'abord aux personnes victimes et à leur famille, les deux signalements connus et ceux qui, éventuellement, pourront se faire connaître".
Cette situation pousse l'organisation religieuse dijonnaise à "pousser vers le devoir de vérité que nous devons aux personnes victimes ainsi que leur accompagnement doit toujours être la priorité".