Au lendemain de l'accord signé entre le Front National et Debout la France, les représentants du parti de Nicolas Dupont-Aignan doivent faire preuve de pédagogie pour expliquer les raisons de ce choix.
Dans son fief de Virey-le-Grand, en Saône-et-Loire, Maxime Thiébaut, se réjouit de l’accord passé entre Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen. Il a assisté aux tractations parisiennes entre les 2 parties qui se sont pourtant opposées tout au long de la campagne du 1er tour. Mais, les sympathisants de Debout le France n’ont pas la même conviction que l’élu bourguignon. Il doit donc faire œuvre de pédagogie pour tenter de les convaincre.
Contacté par téléphone par Catherine Eme-Ziri de France 3 Franche-Comté, Maxime Thiébaut, le jeune responsable de Debout La France pour la Bourgogne – Franche-Comté a déclaré samedi 29 avril : « On ne peut pas laisser la France au banquier Macron. C’est un mariage de raison mais dans une logique de gouvernement, une logique constructive. Debout La France existera toujours. En fait, nous présentons un binôme Marine Le Pen présidente et Nicolas Dupont-Aignan premier ministre. Marine LE Pen est une femme d’Etat, intelligente, brillante. Elle a travaillé pendant 10 ans pour construire un nouveau Front National. Nous allons gagner parce que les électeurs de droite sont orphelins. La digue de résistance bourgeoise (contre le FN) est finie. Nicolas Dupont-Aignan est un phare dans la tempête.»« Je les invite à regarder quel est le meilleur programme pour notre pays. La candidature de Marine Le Pen au 2nd tour n’est pas la même qu’au 1er tour ; elle n’est plus seule, le programme a été revu. » Maxime Thiébaut, secrétaire départemental 71 de Debout la France
Dupont-Aignan: "Je ne me suis pas rallié" au FN, "j'ai négocié" (AFP)
Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a affirmé dimanche, au lendemain de l'officialisation de son accord avec Marine Le Pen, qu'il ne s'était pas "rallié au Front national", mais qu'il avait "négocié un accord de gouvernement pour sauver les Français"."Je ne me suis pas rallié au Front national, pas du tout (...) Moi, je ne me suis pas rallié, j'ai négocié un accord de gouvernement pour sauver les Français et j'ai mis cinq jours (...) parce que je ne me rallie pas, je bâtis la France de demain", a déclaré, lors du "Grand Jury" RTL/Le Figaro/LCI, M. Dupont-Aignan, candidat souverainiste arrivé sixième du premier tour de la présidentielle (4,70% des voix).
"J'ai négocié, j'ai eu le courage d'aller voir Marine Le Pen et de lui dire: +On a une responsabilité historique, vous et moi. Vous d'évoluer, et moi d'évoluer, et on va sauver la France ensemble. C'est le plus beau moment de mon histoire politique", a lancé le député-maire de Yerres (Essonne) à une semaine du second tour de l'élection présidentielle.
"Le programme de Marine Le Pen, c'était déjà même plus le programme du Front national.
Et je n'ai même pas adhéré à ce programme du premier tour (...) j'ai négocié un programme raisonnable, sérieux, qui va permettre enfin aux patriotes et aux républicains de se réunifier (...) j'ai infléchi ce programme avec une plateforme signé de nous deux"", a-t-il argumenté.
Pour M. Dupont-Aignan, qui s'est présenté comme "un enfant de résistant", rejeton d'une "famille baignée dans le gaullisme humaniste", Mme Le Pen "n'est pas une femme d'extrême droite".
Ce nouvel allié de la candidate FN a mis en garde les électeurs contre une élection d'Emmanuel Macron (En Marche!), donné favori du scrutin au vu des sondages. "Si M. Macron, Hollande junior, est élu dimanche, le pays sera foutu. On repartira pour cinq ans de socialisme destructeur, avec des conséquences incalculables sur la sécurité des Français, sur la vie quotidienne, leur emploi, leur pouvoir d'achat. Leur vie tout simplement et, au-delà de cela, la destruction de tout ce qu'est la France", selon lui.