Le 8 novembre prochain, la tour réfrigérante et la cheminée de la centrale Lucy de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) seront détruites. Retour en images sur ce monument du patrimoine industriel de la ville.
C'est une page de l'histoire de Montceau-les-Mines qui se tourne. Dans moins d'un mois, le 8 novembre prochain, deux des emblèmes du passé industriel de la ville seront détruits : la tour réfrigérante et la cheminée de l'ancienne centrale thermique Lucy.
Âgée de plus d'un siècle, la centrale a été mise en service à l'issue de la Première Guerre mondiale. Elle a largement profité de l'extraction houillère qui a fait les beaux jours du bassin minier de Saône-et-Loire, jusqu'à l'arrêt de l'extraction dans les premiers jours du 21ème siècle. Au fil des ans, le nombre d'emplois sur place a diminué, et la centrale a cessé définitivement son activité en 2014. La question de la destruction s'est alors posée.
"C'est enlever une partie de l'histoire de la ville"
Parmi les Montcelliens rencontrés au fil des ans, nombreux sont ceux qui ont témoigné leur émotion à l'idée de voir la tour détruite. "Pour moi, c'est peut-être une erreur", soupirait une habitante au micro de France 3 Bourgogne en 2022. "C'est enlever une partie de l'histoire de la ville."
"Je pense qu'elle devrait rester. Ça sert à quoi de l'enlever ?"
Un enfant montcellien,en 2017 (archives)
"C'est un indicateur du passé de la ville", appuyait en 2017 Luc Arduin, le propriétaire de l'Hôtel de Lucy, situé au pied de la centrale. "Et puis, c'est un très bon point de repère pour nos établissements, pour retrouver nos adresses !"
Mais pour d'autres, la disparition de cette friche industrielle est une bonne nouvelle. "Ce n'est pas très joli, et à un moment il faut tourner la page et avancer !", lance cette riveraine. "Ce n'est pas beau", abonde une autre habitante. "Je préférerais qu'ils retapent le lavoir à charbon par exemple. Ça, c'est beau !"
Produire de l'énergie verte
Pour l'heure, même si Lucy est éteinte, le site alimente toujours les habitants de la ville en électricité. La présence de métaux lourds dans le sol rendait en effet difficile l'implantation d'autres activités, sans de coûteuses opérations de dépollution.
Depuis 2022, le terrain est donc occupé, en partie, par un vaste champ de panneaux photovoltaïques : environ 30 000, soit l'équivalent de la consommation annuelle de 7 000 personnes.
"C'est la fin du charbon pour la production d'énergie verte", explique Marie-Claude Jarrot, maire (Horizons) de Montceau-les-Mines. "C'est le cours du temps : une production d'énergie propre dans le cadre d'une réindustrialisation souhaitée par le territoire, qui est un territoire d'industrie."
Une production d'énergie verte que la municipalité a bien l'intention de développer et diversifier, notamment en produisant, d'ici quelques années, de l'hydrogène sur le site de la centrale.