Par un communiqué, le groupe allemand Eon, exploitant de la centrale au charbon de Lucy à Montceau-les-Mines, a annoncé l'arrêt de l'exploitation du site au 31 mars 2014. Les syndicats ne l'entendent pas de cette oreille.
Le groupe E.On se réorganiseDans un communiqué de presse daté du 8 février 2012, le groupe annonce que "la décision finale d'arrêter l'exploitation de la centrale de Lucy le 31 mars 2014 a été prise au terme de la procédure légale d'information et de consultation des instances représentatives du personnel initiée par E.ON France en septembre dernier."
Le groupe précise que l'arrêt aura lieu, "provoquant à terme, la disparition des 67 postes de travail. Des équipes, dont le nombre se réduira progressivement à partir de l'arrêt de l'exploitation, resteront sur place pour assurer une surveillance des installations jusqu'au démantèlement du site"...
"Cette décision s'inscrit dans un plan global de réorganisation des activités industrielles d'E.ON France dont les orientations stratégiques ont été présentées au personnel dès juin 2011. "
Pas de rénovation prévue
E.ON estime que rénover la centrale, "compte-tenu du niveau d'investissement nécessaire et de l'évolution des prix de marché, la rentabilité du projet est fortement négative, ce qui rend d'emblée cette solution incompatible avec la recherche de l'équilibre économique."
Les quotas de CO2 en question
E.ON argumente sur le fait que "la fin de l'attribution gratuite des quotas de CO2 à partir du 1er janvier 2013, la montée en puissance des énergies renouvelables, la vétusté des installations et l'obsolescence de leur conception contribuent à la forte dégradation de l'équilibre économique des tranches au charbon d'ancienne génération qui perdent de l'argent."
Le syndicat CGT des salariés de Lucy vent debout
Selon la CGT, "la Direction a préféré le passage en force. De là, le CE de Lucy s'autorise à engager une action judiciaire pour faire constater l'irrégularité du processus d'information et de consultation et de faire annuler purement et simplement le Plan de Sauvegarde de l'Emploi."
Ils déplorent que le groupe Eon "se comporte [en France] comme un financier. Sur 2012, Eon dégage plus de 4 milliards d'euros de bénéfice net mais se refuse à tout investissement"
Au delà du devenir des salariés et du site, le syndicat s'inquiète "des conséquences industrielles qui se dessinent pour notre région et pour notre département"
Le syndicat se rendra à la Préfecture le 1er mars prochain, souhaitant mettre en avant le potentiel du site, et pour réfléchir avec l'ensemble des acteurs locaux.