Après plusieurs mois de conflit, un accord a été signé entre la direction et deux syndicats. Le démantèlement de la centrale à charbon de Saône-et-Loire est repoussé à 2016. L'accord national a été soumis à la consultation du comité d'entreprise local lundi 8 juillet 2013.
Le démantèlement aura lieu à partir du 1er janvier 2016
"Lundi 8 juillet, l'accord national sera soumis à la consultation des CE locaux. L'ensemble des délégués syndicaux sera ensuite invité à venir le signer mercredi 10 juillet à 14 heures à Paris", a précisé une porte-parole de la direction.L'arrêt de l'exploitation de Lucy devait avoir lieu le 31 mars 2014, entraînant la disparition de 67 postes de travail et le démantèlement du site et. Mais, la CGT et la CFE-CGC ont obtenu un sursis à l'issue d'un comité central d'entreprise (CCE) vendredi 5 juillet.
"On vient de signer un protocole d'accord avec la direction avec, en avenant, une assurance des pouvoirs publics qui s'engagent à ce qu'il n'y ait pas de licenciements", a assuré Loïc Delpech, délégué CGT, premier syndicat de la Snet avec près de 50% des voix.
"La mobilité entre les entreprises du secteur, conformément aux dispositions et garanties du statut des industries électriques et gazières (IEG)" va être facilitée [...] Les sites ne seront pas fermés et les démantèlements n'interviendront qu'à partir du 1er janvier 2016", a-t-il ajouté.
La direction d'EON France a confirmé la signature du "protocole d'accord national", mais n'a pas tenu "à faire de commentaires sur le contenu de l'accord à ce stade".
Reportage d'Elsa Bezin et Damien Rabeisen avec :
- Pascal Raudet, secrétaire du CE
- Claude Martin, délégué CGT
Un plan jugé inachevé par la justice
La direction avait annoncé un projet de réorganisation de ses activités de production d'électricité à partir du charbon. Eon France avait justifié sa décision par la fin de l'attribution gratuite des quotas de CO2 depuis le 1er janvier 2013, la montée en puissance des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydro, biomasse…), la vétusté des installations.Un plan de départs volontaires de 215 postes a été programmé sur l'ensemble des sites. La centrale d'Hornaing (Nord) devait fermer en 2013 et celle de Lucy à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) en 2014, selon ce plan. Des syndicats avaient alors assigné l'entreprise en justice. Des centaines de salariés s'étaient mobilisés. Un médiateur avait été nommé par les pouvoirs publics. Le 4 juin dernier, le projet de suppression de postes avait été suspendu par le tribunal de grande instance de Paris, la justice considérant le plan comme inachevé.