Les secrétaires et assistantes médicales de la maison de santé Esculape ont baissé le rideau à Montceau-les-Mines. Un geste pour exprimer leur ras-le-bol face aux incivilités que le personnel du centre pluridisciplinaire subit régulièrement.
"Non aux agressions verbales". Les avertissements sont partout, sur des affichettes collées sur les murs et les portes à la maison de santé Esculape de Montceau-les-Mines. Les secrétaires médicales expriment leur ras-le-bol et disent subir des incivilités à longueur de journée.
"Un énergumène est arrivé il y a 3 semaines, témoigne Patricia, l'une des secrétaires et assistantes médicales. Il savait très bien vers qui se diriger et a agressé verbalement ma collègue. Tout son corps était tendu. Il était dans toute sa colère, il a vraiment craché son venin. Nous n'avons rien dit pour ne pas envenimer la situation. Ça a bien duré 10-15 minutes."
Toute la journée du mardi 5 décembre, les secrétaires du centre pluridisciplinaire ont donc baissé le rideau de l’accueil. "Je comprends, approuve cette patiente. Je viens souvent et je vois que les gens sont malpolis. Le personnel est là pour nous n'a pas à être maltraité".
Comment expliquer cette agressivité ?
Selon les secrétaires médicales, la méconnaissance du grand public sur leur métier cristallise les tensions. Elles assistent aussi les médecins et réalisent parfois des gestes médicaux. "Potentiellement, on peut avoir 10 appareils à poser par jour, explique Delphine, secrétaire et assistante médicale à la maison de santé Esculape. Nous pouvons prendre 15 à 20 minutes par patient, parce qu’il faut expliquer le déroulé de l’examen. C’est autant de temps que nous ne passons pas au téléphone".
"Peut-être que les gens ont un sentiment d'insécurité et qu'ils exigent une réponse immédiate et personnalisée".
Dr Dominique Desternesmédecin généraliste
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Comment expliquer cette agressivité chez certains patients ? "C’est beaucoup plus marqué depuis le COVID, souligne le docteur Dominique Desternes, médecin généraliste à Montceau. Peut-être que les gens ont un sentiment d’insécurité et qu'ils exigent une réponse immédiate et personnalisée. Malheureusement, nous ne sommes pas assez de professionnels pour recevoir toutes ces demandes en même temps".
Après la journée de fermeture, le personnel a repris son activité d’accueil et d’assistance auprès des médecins. Traumatisée, la collègue agressée est toujours en arrêt maladie. Les secrétaires ne sont plus que quatre à assurer l’accueil ici au quotidien. Les patients sont donc invités à être encore plus courtois que d’ordinaire.