Après la diffusion de scènes humiliantes à la maison d'assistants maternels "les Minis Pouss, à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), les réactions ont été très nombreuses sur les réseaux sociaux. Les internautes s'interrogent sur les pratiques de la profession et des établissements.
La maison d'assistants maternels (MAM), les "Minis Pouss", de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) a fermé le 1er juillet. Le 20 septembre, nous diffusions certaines vidéos tournées par les assistantes maternelles elles-mêmes, transmises aux parents par l'une des nounous, qui avait dénoncé les agissements de ses collègues.
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Depuis, la colère peine à retomber sur la toile. Sur les réseaux sociaux de France 3 Bourgogne, la vidéo a été vue plus d'un million de fois. Et sur plusieurs centaines de commentaires, de l'indignation que les assistantes maternelles aient pu exercer cette activité.
"Elles font du tort à toute la profession"
L'établissement des "Minis Pouss" avait obtenu son agrément après avoir recueilli un avis favorable de la Protection Maternelle et Infantile (PMI) et du Conseil départemental de Saône-et-Loire. Sur le papier, cette MAM était donc totalement en droit d'accueillir des enfants en bas âge.
C'est un point que les internautes contestent vivement. "Il faut rendre l’obtention d'un agrément plus cadré, moins accessible à tous ! À domicile comme en structure", s'énerve lineamor sur Instagram. "Les agréments 🙄", se désespère graziabela, avant d'ajouter : "Les assistantes maternelles sont toujours prévenues des contrôles à venir 😑. C’est dramatique !"
Des internautes font toutefois remarquer que certains propos n'étaient pas adressés directement aux enfants, notamment le polémique "j'ai cru que j'allais le buter", mais qu'il s'agissait d'échanges entre assistantes maternelles. Des circonstances atténuantes, plaident-ils. Qui rendent les propos moins choquants.
Rendre les caméras obligatoires ?
Après avoir visionné cette vidéo, certains s'inquiètent déjà des répercussions sur le monde de la petite enfance. "Elles font du tort à toute la profession, heureusement qu'on n'est pas toutes comme ça", clame valeriejalet. Elle est rejointe sur TikTok par Saby : "Certaines professionnelles dégradent tellement notre profession."
D'autres internautes militent pour installer des caméras dans les établissements de garde d'enfant. "Les caméras devraient être obligatoires dans tous les établissements scolaires", demande même Mgane Fontaine. Dodie Elo Garcia, qui dit être assistante maternelle depuis 19 ans, valide cette proposition : "Je suis pour que l'on soit filmées, même à la maison."
MAM, crèches... quelles différences ?
Les maisons d'assistants maternels sont dédiées à l'accueil et la prise en charge des jeunes enfants de deux mois à trois ans. Plus concrètement, les MAM sont des groupements de plusieurs assistantes maternelles dans un même établissement. Selon les agrégations, une assistante maternelle peut accueillir un maximum de quatre enfants. Vu qu'une MAM peut accueillir jusqu'à 4 assistantes maternelles, cela peut faire au maximum un total de seize enfants en simultané.
Afin de devenir assistante maternelle, il faut suivre une formation spécifique et obtenir l'agrément.
Dans le cas des MAM, les employeurs des assistants maternels sont les parents eux-mêmes. En revanche, une crèche collective peut-être gérée par une entité publique comme une collectivité locale, ou par des organismes privés comme les associations ou les entreprises.
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Les professionnels qui travaillent dans les crèches sont des puéricultrices, des éducateurs de jeunes enfants et des assistantes maternelles entre autres. Il existe également des crèches parentales, qui comme leur nom l'indique, sont animées par plusieurs parents. Enfin, il existe des cas plus spécifiques comme les crèches familiales : les enfants sont gardés par des assistantes maternelles à la fois à leur domicile et en collectivité.
En 2022, la Caisse d'allocations familiales (Caf) dénombrait 3 644 MAM en France, ce qui représentait un total de 44 000 places. Le nombre de ces établissements était en augmentation depuis leur création en 2010. Mais récemment, un rapport de l'observatoire national de la petite enfance (ONAPE) publié en 2023, informait d'une diminution du nombre d'assistantes maternelles de 4,2 % en 2022.