À Montceau, l'élection municipale à venir dira si oui ou non les électeurs confieront un deuxième mandat à Marie-Claude Jarrot, la maire sortante face à une gauche divisée.
Pas d'étiquette politique sur la brochure : la Maire sortante est pourtant soutenue par le mouvement "Libres !" de Valérie Pécresse affiliée aux Républicains. Mais Marie Claude Jarrot balaye toute appartenance à un parti politique : "les étiquettes divisent, les valeurs rassemblent, notre parti à nous c'est Montceau".Attendue sur le bilan de son premier mandat, Marie Claude Jarrot évoque la situation dont elle a hérité, lorsqu'elle a battu le socialiste Didier Mathus en 2014 : "Si je devais vous parler des écoles, je vous dirais que nous avons trouvé une ville presque en friche, concernant les écoles. Si je devais parler des friches industrielles, je devrais vous dire que nous avons trouvé une ville en ruine... Ça c'est le passé. Nous avons pris les choses en main. Nous avons reconstruit, nous avons rénové et maintenant, c'est la suite que nous proposons".
L'héritage de Didier Mathus, le socialiste Laurent Selvez le revendique pourtant haut et fort. Au sein d'une liste soutenue par le PS et le PCF, il dénonce le déclin de Montceau-les-Mines : "Ces dernières 6 années ont été difficiles, le bilan de Madame Jarrot est assez dur pour elle, en particulier, je pense à la question de l'hôpital avec la perte de la chirurgie pour notre hôpital Jean Bouvry et puis une ville qui a perdu son dynamisme, son attractivité et une renommée culturelle complétement disparue... On a des projets assez importants pour créer de nouveaux services publics et aider sur les démarches administratives qui sont de vraies problématiques pour tout le monde".
Mais la gauche arrive divisée à Montceau-les-Mines : Eric Commeau est lui aussi un ancien conseiller de Didier Mathus. Soutenu par les Verts, il ne veut pas revivre la défaite de la gauche en 2014 : "Pour ses élections municipales de 2020, on ne pouvait pas refaire le même match qu'en 2014, avec les mêmes protagonistes. Donc nous, on a essayé de construire une alternative bien entendu, située à gauche, mais qui, au fur et à mesure que les gens se sont rassemblés autour de notre collectif, dépasse la gauche classique".
Fédérer le plus de monde possible : une évidence depuis le mouvement des gilets Jaunes. Particulièrement actifs sur le bassin minier, les candidats ont dû intégrer cette colère dans leur programme électoral. Pour Eric Commeau "les gilets jaunes ont traduit une forme de colère... Je ne veux pas dire qu'on veut représenter le débouché local pour les gilets jaunes, ça serait leur faire injure... mais en tout cas exprimer et canaliser une forme de colère pour la rendre positive", ajoute le candidat écologiste.
Candidat du FN en 2014, Lilian Noirot se présente cette fois sous les couleurs de Debout La France. Il martèle l'argument de la sécurité comme principal problème à Montceau. "Depuis des années, on se rend compte qu'il y a une hausse exponentielle de cambriolages, de voitures qui brulent, d'attaques, de rodéos urbains, de trafics de stups et d'armes à feu". Plus jeune candidat à Montceau, Lilian Noirot estime qu'il faut tourner la page Mathus/Jarrot : "Nous on a la chance de pas avoir ce passif que eux ils ont, les responsabilités de problématiques, de trous de voiries, de propreté, etc… ce n'est pas de notre faute, c'est de la leur… Il faut arrêter de parler des anciens parce que faut miser sur la jeunesse parce que c'est aussi la richesse de demain, celle qui fera que demain Montceau pourra retrouver ses lettres de noblesses".
Reste que pour retrouver ses lettres de noblesse, Montceau devra renouer avec une forte participation des électeurs. En 2014, un peu plus de la moitié des inscrits est allé voter.