Saône-et-Loire : la ville de Montceau-les-Mines, une héroïne de la Résistance

Cela fait aujourd’hui 70 ans que la ville de Montceau-les-Mines a reçu la médaille de la Résistance. Créée par le général de Gaulle en 1943, elle n’a été distribuée qu’à 18 collectivités territoriales de France. Retour sur le mouvement résistant de cette ville de Saône-et-Loire.

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Le 16 septembre 1946, le général de Lattre de Tassigny remettait la médaille de la Résistance à la ville de Montceau-les-Mines. Pour l'anniversaire de cette décoration, Jeremy Beurier, petit-fils de déporté et auteur du livre La Bataille du Mont-Saint-Vincent-Mary, revient sur le mouvement résistant du célèbre bassin minier de Saône-et-Loire.

Comment était organisée la Résistance à Montceau-les-Mines ?

"Montceau abritait environ un tiers de la Résistance de Saône-et-Loire. On y comptait près de 4 000 mobilisés pour 12 000 sur le département. Il y avait deux obédiences : les Francs-Tireurs et Partisans (FTP) et l’Armée Secrète (AS). La FTP venait d’un courant communiste, même si tous ne l’étaient pas, et l’AS avait une tendance gaulliste. A Montceau, les deux groupes étaient bien répartis chez les résistants, avec de gros effectifs. Enfin, il faut noter que le syndicat Main d’Œuvre Immigrée (MOI) était aux côtés de la FTP. Notamment beaucoup d’immigrés polonais ont intégré la Résistance montcellienne, près de 450 au sein de la FTP et environ 200 dans l’AS."


Montceau-les-Mines fait partie du bassin minier de Blanzy. A quel point les mineurs ont-ils intégré la Résistance ?

"Il y avait beaucoup de groupes de mineurs résistants. Notamment un, créé au fond de la mine par les ingénieurs Georges Griveaud (connu plus tard sous le surnom de Capitaine François) et Edmond Dourille. C’est un mouvement qui a réussi à recruter 600 hommes dans les puits. Ils ont tous formé un maquis au Mont-Saint-Vincent, qui est resté en veille jusqu’au débarquement."

Quels étaient leurs moyens de résister ?

"On a compté beaucoup de sabotages à la mine. Les mineurs de Montceau devaient travailler pour les Allemands sous l’Occupation. Le but était donc d’envoyer le moins de charbon possible. On travaillait moins vite, on sabotait le matériel… C’était surtout des sabotages individuels. Plus tard, il y a eu les sabotages des chemins de fer. Ils ont surtout eu lieu fin septembre 1943 à l'initiative de la FTP. L’AS s’y est mis plus tard en fin octobre de la même année. Par ailleurs, il y avait également une propagande résistante, avec des journaux et tracts clandestins. Ils étaient mis dans les vestiaires des mineurs en cachette."




Les femmes ont-elles joué un rôle important au sein de la Résistance montcellienne ?

"L’aspect féminin au sein de la Résistance n’est pas assez souligné. En Saône-et-Loire et à Montceau-les-Mines, les femmes aidaient beaucoup pour la communication entre les différents résistants. En revanche elles ne participaient pas aux combats armés. Les mères et femmes de mobilisés donnaient des nouvelles d’un résistant à un autre, d’un maquis à un autre parfois. Elles transportaient des vivres, des renseignements ou plus rarement des armes qui étaient cachés dans des paniers, des landaus et même des guidons de vélo. A Montceau, elles ont énormément aidé à assurer les différentes liaisons et même à repérer les troupes allemandes. Par exemple, Mademoiselle Forest était une personne extrêmement connue dans la ville. Elle servait de boîte aux lettres pour le maquis local."

Est-ce que la Résistance a changé de mode opératoire suite au Débarquement ?

"Avant le Débarquement, Montceau était surtout un point de transit. La ligne de démarcation passait dans la ville, qui était située en zone occupée. Avant l’annexion totale de la France en 1942, le lieu-dit du Plain Joly était le lieu de passages pour faire sortir en secret des personnes ou des objets du territoire occupé. En revanche, après le Débarquement de juin 1944, la Résistance est devenue une Résistance armée, qui participait entre autres à des combats. C’était notamment le cas pour le maquis basé au Mont-Saint-Vincent."
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