Constituée ce 19 mars 2022 à la mairie de Saint-Julien-de-Civry, l’association "La vérité pour Anthony" souhaite des réponses sur ce qui est arrivé à Anthony Lambert, un adolescent de 17 ans, retrouvé mort, dénudé, dans un champ près de Montbellet (Saône-et-Loire), le 9 janvier dernier.
Plus de 80 personnes étaient présentes dans la salle de la mairie de Saint-Julien-de-Civry, ce 19 mars, lors d’une réunion publique tenue par l’association nouvellement créée, "La vérité pour Anthony". "Des membres de sa famille d’accueil, des professionnels de l’enfance, des assistants sociaux, des gens du village de Lugny où il résidait", énumère Anne-Marie Laveder, l’une des trois membres fondatrices de l’association.
Ancienne infirmière et ancienne famille d’accueil, cette retraitée dit avoir été profondément touchée par la mort d’Anthony Lambert. L’adolescent de 17 ans avait disparu le 31 décembre 2021 du camping de Lugny où l’Aide sociale à l’enfance l’avait placé quelques semaines auparavant. Dix jours plus tard, son corps sans vie et dénudé a été retrouvé dans un champ à Mercey, près de Montballet (Saône-et-Loire).
"Ce silence m’a interpelée"
"Est-ce que c’est une fugue ? Un enlèvement ? Un jeu qui a mal tourné ? On se sait même pas si une enquête sur sa mort est ouverte", regrette Anne-Marie Laveder. "Ni l’Aide sociale à l’enfance du département ni l’association qui l’hébergeait ne se sont manifestés. C’est ce silence qui m’a interpelée. Parce que c’était un jeune de l’aide sociale à l’enfance, il ne faut pas qu’il tombe dans l’oubli."
La retraitée n’avait aucun lien avec Anthony Lambert mais avec son association, elle espère aider sa famille "broyée par le chagrin". Des proches qui parlent d’un adolescent "gentil, doux, coquet et naïf. Il voulait faire plaisir à tout le monde". "On sait qu’il avait un traitement médical", ajoute Anne-Marie Laveder. "Mais ce n’était pas un voyou, ni un enfant déséquilibré."
Une doudoune blanche portée au moment de sa disparition rendue à sa famille
Un élément de l’affaire l’interroge. "Un détail mais capital pour nous", affirme la fondatrice de l’association : la doudoune blanche qu’il portait au moment de sa disparition et mentionnée dans l’avis de recherche de la gendarmerie de Tournus. "Le 24 janvier, elle a été rendue à la famille dans ses affaires personnelles alors qu’il a été retrouvé sans vêtement. Comment cela se fait-il ?", questionne-t-elle. Des questions qu’Anne-Marie Laveder espère trouveront des réponses dans une enquête judiciaire.
L’association "La vérité pour Anthony", comptabilisant une quarantaine d’adhésions, affirme être en discussion avec un cabinet d’avocat pour prendre conseil et pousser à l’ouverture d’une instruction judiciaire.
Contact : laveritepouranthony@gmail.com; Adhésion : 20 euros pour l’année.