Un nouveau centre dentaire, Dentego, s’installe à la place de Dentexia

Début janvier, le groupe Dentego a ouvert un centre de soins dentaires aux coûts "accessibles à tous". Il est installé dans les locaux occupés auparavant par Dentexia, une société sous le coup de nombreuses plaintes de patients. Le fondateur de Dentego entend se démarquer de son prédécesseur.

Dentego, à Chalon-sur-Saône, c’est quoi ?


Le centre dentaire de Chalon-sur-Saône est un établissement qui réunit deux praticiens et qui veut « favoriser l’accès aux soins dentaires pour tous ». Il a ouvert début janvier dans les locaux du Médic Center de Chalon-sur-Saône, dans les locaux de Dentexia, fermés après une liquidation judiciaire et alors que de nombreux patients se sont plaints de manque d’hygiène, de malfaçons, de surfacturations…

Ce nouveau centre appartient au groupe Dentego. Il est propriétaire de plusieurs centres dentaires en France qui proposent, au sein de la même structure, plusieurs spécialités : soins dentaires, chirurgie, orthodontie, parodontologie, implants… . La société a été fondée par  James Cohen et Raphaël Tapiero fin 2013 sur le principe des centres dentaires low costs. Pour éviter tout amalgame avec l’affaire Dentexia, les fondateurs rappellent qu’il n’est fait aucune sélection, ni de patients, ni de types de soins et que le centre est ouvert 5 jours sur 7.

Les questions que pose l’ouverture du centre de Dentego.


James Cohen refuse que l’on compare Dentego à Dentexia. Pourtant, des victimes de Dentexia et des membres de l’ordre des dentistes font remarquer que le système est identique : une recherche de productivité et un même modèle associatif (voir plus loin) adossé à un laboratoire de fabrication de prothèses dentaires. Dentego avait d’ailleurs cherché à reprendre Dentexia lors de sa liquidation judiciaire.

Toute la question, estiment ceux qui s’inquiètent, est de savoir s’il y aura réellement un équilibre entre les soins de base (détartrages, caries…) peu rémunérateurs et les poses de prothèses, d’implants… plus lucratives.

Depuis un mois, un nouveau centre dentaire s'est installé à Chalon-sur-Saône. Il a pris place au sein du Medic Center de Chalon, dans les locaux occupés auparavant par la cabinet Dentexia. On se souvient que ce cabinet low cost a déposé son bilan en laissant des centaines de patients avec des soins non terminés. Le nouveau centre dentaire, lui, entend se démarquer radicalement de son prédécesseur. Toutefois, le modèle économique de ces centres dentaires, créés non par des dentistes mais par des hommes d'affaires, suscite toujours méfiance et inquiétude. Reportage de Michel Gillot, Christophe Gaillard et Philippe sabatier avec James Cohen, fondateur des centres dentaires Dentego ; Michel Kerlo ; président de l'Ordre des dentistes et Gérard Mayen, membre du collectif des victimes de Dentexia. ©France 3 Bourgogne

Les centres dentaires low cost se multiplient


Depuis quelques années, les centres dentaires à bas coût se multiplient en France. Car les implants dentaires sont très chers et non remboursés par la sécurité sociale. Les sociétés low cost proposent des tarifs très avantageux : 30 à 50% de moins que ceux des dentistes libéraux. Ils attirent une clientèle nombreuse au pouvoir d’achat en baisse depuis la crise économique. Selon la société d’études Santéclair, 38 % des Français disent avoir « renoncé à des soins faute de moyens » en 2015.

L’apparition de ces centres a été favorisée par la loi Bachelot de 2009 qui rend l'ouverture des centres de soins très simple : il suffit de créer une association loi 1901et de déposer à l'ARS (Agence régionale de santé) un projet de santé et un règlement intérieur.

Les centres dentaires, low cost ou pas, ont fleuri un peu partout ces dernières années. Depuis la loi Bachelot, il suffit de créer une association loi 1901et de déposer à l'ARS un projet de santé.et un règlement intérieur. Par ailleurs, le marché des prothèses et des implants a été identifié comme une véritable manne financière par les fondateurs de ces centres, qui font souvent valoir des tarifs inférieurs à ceux des dentistes libéraux. Les explications de Michel Gillot, Christophe Gaillard et Philippe Sabatier avec Benoît Leheis, dentiste à Louhans; Sébastien Lavaillotte, dentiste à Chalon-sur-Saône et des patients. ©France 3 Bourgogne


L’affaire Dentexia : rappel des faits


Dentexia a mis en lumière le problème de certains centres de soins à bas coûts. Dentexia est une société qui a été créée en 2011 par Pascal Steichen, un homme d’affaires, pour proposer des soins « low costs » à des patients. Dentexia possédait des centres dans plusieurs villes, Paris, Lyon, Marseille et Chalon-sur-Saône. Chaque centre regroupait plusieurs dentistes salariés et s’était spécialisé dans la pose d’implants dentaires.

Le modèle économique était très lucratif : un centre dentaire était créé sous forme associative et était adossé à des sociétés commerciales qui fournissaient du matériel (prothèses, implants...). Par un jeu de prestations diverses, celles-ci récupéraient les bénéfices que ne pouvait toucher l’association (le statut associatif de la loi 1901 ne permet pas de faire des bénéfices).

Ces centres dentaires, déficitaires, ont été liquidés en 2015 et 2016, laissant de nombreux patients en attente de soins non achevés. De nombreuses plaintes ont été déposées devant l’Ordre national des chirurgiens-dentistes et devant les Tribunaux de grande instance de Paris, Lyon, Chalon, Marseille pour des malfaçons, des surfacturations, des problèmes d’hygiène… Une enquête a été menée par l'IGAS (Inspection générale des affaires sanitaires).
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