Des juges d'instruction du pôle santé publique à Paris enquêtent sur les centres dentaires low cost Dentexia, après des plaintes de patients mal soignés ou abandonnés en cours de traitement. L’un des centres était à Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire.
Plus de 2 000 victimes ont été recensées
Dentexia a été créé par un consultant, Pascal Steichen, sous la forme d'une association. Son concept était le suivant : salarier les dentistes, les concentrer sur les soins grâce à l'emploi en nombre d'assistantes et rationaliser les actes, en regroupant notamment en un seul rendez-vous ce qui pourrait être fait en plusieurs."Des centaines de patients ont été laissés à l'abandon, la plupart en cours de soins, et se sont retrouvés piégés car ils avaient payé par avance leurs travaux dentaires, sur leurs fonds propres ou par le biais de crédits", rappelle le Collectif contre Dentexia, qui regroupe environ 2 200 victimes de ces centres dentaires à bas coût. Plusieurs centres avaient fermé pour des raisons sanitaires. La justice a prononcé en mars la liquidation de l'association Dentexia, dont le siège se trouvait à Aix-en-Provence.
Une information judiciaire est ouverte depuis le mois de juillet. Elle a été confiée à trois juges d'instruction, au pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris.
Sur quoi enquêtent les juges ?
L'enquête des juges d'instruction porte à la fois sur les conditions dans lesquelles ce modèle économique s'est effondré et sur les défauts dans les soins. L'information judiciaire a été ouverte pour pratique commerciale trompeuse, tromperie aggravée, exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste, violences suivies de mutilation ou infirmité permanente, blessures involontaires, escroquerie en bande organisée, abus de confiance, banqueroute et blanchiment.Elle porte notamment sur les centres qui étaient ouverts à Paris, Colombes, Lyon, Vaulx-en-Velin et Chalon-sur-Saône.
Parallèlement, la ministre de la Santé a demandé aux agences régionales de santé (ARS) d'adapter l'accueil pour la prise en charge des patients et a annoncé le déblocage d'une "aide financière" pour les victimes. La ministre avait également saisi l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).