"On ne pourra pas livrer les jardineries" : près de Louhans, un horticulteur se fait voler ses trois camions en deux mois

La Mare aux plantes, une société horticole installée à Sornay en Saône-et-Loire, s'est fait voler ses deux derniers véhicules dans la nuit du 8 janvier au 9 janvier 2024. Un coup dur pour cette petite entreprise, privée de ses outils de travail, et qui s'était déjà fait voler un premier camion deux mois plus tôt.

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C'est un peu comme si le sort s'acharnait sur cette petite entreprise horticole de Sornay, tout près de Louhans, en Saône-et-Loire. "Un endroit pourtant paisible. On est une petite boîte et on a de problèmes avec personne", souligne Luc Jouvenceau, co-gérant de l'exploitation aux côtés de Cédric Gonin-Palthey, qu'il rejoint en 2017. Pourtant, dans la nuit du 8 au 9 janvier 2024, leurs deux derniers camions leur ont été volés, mettant au pas leur activité.

La serrure forcée, les clés des camions dérobées

Lundi 8 janvier, 22 h40, l'alarme de la télésurveillance de la Mare aux plantes se déclenche. Inquiets, Luc et Cédric préviennent les gendarmes. En novembre dernier, ils se sont déjà fait voler un premier camion.

Sur place, ils constatent avec les gendarmes qu'il y a eu effraction : la serrure de la porte de leur exploitation horticole, située en plein bourg de Sornay, a été enfoncée à coups de barre. La caisse a été vidée, pour un préjudice de moins de 100 euros. Mais le plus grave, c'est la disparition de leur camion (un camion de couleur blanche). Il était stationné juste devant l'entreprise, sur un parking non protégé aux côtés de leur deuxième camion, celui-ci de couleur rouge.

Le deuxième camion volé à peine quelques heures plus tard

Les premières constatations faites avec les gendarmes, Luc et Cédric se rendent compte que la clé du camion rouge n'est plus à sa place. Ils signalent cette absence immédiatement aux gendarmes. La nuit passe et au petit matin, le deuxième et dernier camion a disparu. 

"On se sent un peu désabusés car c'était franchement prévisible", déplore Luc Jouvenceau, "mais les gendarmes ont eu certainement d'autres missions jugées prioritaires sur notre mésaventure, et n'ont pas décidé d'installer une planque..."

Comment éviter ce type de vol ?

À la suite de ce vol par effraction, une enquête est ouverte auprès de la gendarmerie de Louhans. Le lieutenant Ludovic Velikonia, qui la commande, évoque quelques négligences qui ont facilité le vol des deux véhicules.

Selon lui, quelques mesures de bon sens s'imposent dans ce cas de figure. La première d'entre elles consiste à ne jamais laisser les clés d'un véhicule dans le magasin ou alors de bien les cacher et d'installer des barres antivol pour en bloquer les volants.

Une autre solution consiste à installer des GPS de tracking pour pouvoir pister les véhicules lorsqu'ils sont volés. "Dans les gendarmeries, nous avons des correspondants sécurité qui vont pouvoir accompagner les professionnels qui en font la demande. On va pouvoir ainsi donner des conseils de sécurisation. Dans le cas présent, l'unique caméra de surveillance était mal positionnée et elle a pu être neutralisée en étant recouverte par un simple tissu", nous explique le lieutenant.

Des assureurs qui tardent à réagir et le dépit qui s'installe

Côté assurances, Luc et Cédric trouvent le temps long et se sentent un peu dépités. "On a l'impression qu'ils font traîner le chiffrage, alors que nous, on a vraiment besoin d'être indemnisés rapidement !", s’indigne Luc, qui estime qu'il leur faudrait entre 20 000 et 40 000 euros pour acheter un camion d'occasion. Et sans camion, l'entreprise ne peut pas tourner. 

Dans quelques mois, au retour du printemps, ils devront être prêts pour faire face au pic d'activité de leur profession. Chaque année, ce n'est pas moins de 80 % du chiffre d’affaires annuel qui se joue dès les mois de mars-avril. 

La saison est mal engagée. On ne va pas pouvoir livrer les jardineries dans ces conditions

Luc Jouvenceau

co-gérant de la Mare aux plantes

"À ce moment, il faudra absolument qu'on ait deux véhicules pour faire face à la demande, dont un qu'on devra certainement louer à près de 100 euros par jour", nous explique Luc Jouvenceau, qui entend quitter la profession fin 2024 et peut-être reprendre un temps le chemin de l'usine pour se refaire financièrement.

Entre les aléas climatiques  - trop peu couverts par les assurances, les vols de véhicules et les contraintes inhérentes au métier d'horticulteur, il commence sérieusement à en avoir plein les bottes.

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