Les refuges de la SPA souffrent à cause des abandons. Après une légère accalmie pendant la pandémie, les mauvais comportements reprennent de l’ampleur. En Saône-et-Loire, les directeurs des SPA tirent la sonnette d’alarme.
À la SPA d’Autun en Saône-et-Loire, c’est l’heure des adieux. Après cinq ans d’attente, Flex vient enfin de trouver une maîtresse. Il pourra finir ses jours dans des bras aimants. Sa future propriétaire, Jeannine, est ravie de venir chercher son nouveau compagnon. "Il m’a charmé parce que ma chienne est tombée amoureuse aussi", raconte la nouvelle propriétaire.
Des abandons trop nombreux
Flex, c’est l’exception qui confirme la règle. "On a la chance que cette dame ait eu le coup de cœur pour lui. Cela a tout de suite bien marché entre les deux", témoigne Annie Adam de Villiers, vice-présidente de la SPA d’Autun. Un moment émouvant mais pas assez fréquent. "Par rapport à il y a deux ans où on n’a pas eu beaucoup d’abandons, là c’est reparti", explique Ghislaine Flacelière, directrice du refuge de la SPA d’Autun.
"Il faut quand même que les personnes se rendent compte que lorsqu’ils prennent un animal, c’est pour la vie. C’est à dire 10 à 12 ans et il faut s’en occuper !"
Ghislaine Flacelière
"Les animaux Covid"
Le phénomène d’abandon a été amplifié par ce que les professionnels appellent "les animaux Covid" : les animaux achetés pendant la pandémie et habitués à avoir leur maître tout le temps avec eux. "Les chiens adoptés pendant le Covid, leurs maîtres avaient le temps de s'en occuper. Quand ils ont repris le travail, le chien n'a pas compris", se désole Valérie Romano, présidente de la SPA de Montceau-les-Mines et de la Confédération nationale de la défense des animaux.
Depuis la fin du télétravail, ces animaux se sentent abandonnés. "Un chien qui a vécu six mois non-stop avec sa famille, maintenant que les confinements sont terminés et que ses maîtres s’en vont au travail, il détruit tout, il se sauve… On nous ramène des chiens à cause de cela", s’attriste la présidente de présidente de la SPA de Montceau-les-Mines.
Pour responsabiliser plus les futurs propriétaires d’animaux, un décret impose depuis fin novembre 2021 la signature d’un certificat de connaissance, dans lequel l'acheteur doit s'engager à respecter les besoins de son animal. Une mesure qui laisse dubitatifs les professionnels : ce certificat n’inclut aucune formation particulière pour son obtention.