France Galop qui gère les courses hippiques en France a annoncé ce vendredi 13 août la prolongation de la suspension de Pierre-Charles Boudot de 6 mois. Le jockey-star né à Paray-le-Monial en Saône-et-Loire est mis en examen pour viol depuis le 12 mai dernier.
Sanction prolongée pour Pierre-Charles Boudot. Déjà suspendu trois mois par France Galop le 13 mai dernier, le jockey né à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) et mis en examen pour viol voit sa punition prolongée de six mois par France Galop. La nouvelle a été annoncée ce vendredi 13 août par l’organisme qui gère les courses hippiques en France.
Un second jockey est également suspendu six mois supplémentaires. Il s’agit de Pierre Bazire, placé en examen pour non-dénonciation de crime dans l’affaire qui concerne Pierre-Charles Boudot. Les deux professionnels sont toujours présumés innocents. "Au vu des poursuites pénales en cours dont ils font toujours l’objet, de la gravité des faits supposés et de leur atteinte à l’image des courses […] les commissaires ont suspendu, à titre conservatoire, et pour une durée de six mois leur autorisation de monter", détaille France Galop.
Mis en cause dans deux affaires
Véritable star de sa profession, Pierre-Charles Boudot est mis en cause dans deux affaires judiciaires. Le jockey de 28 ans est suspecté d’avoir abusé sexuellement deux femmes, l’une en août 2015 à Deauville (Calvados), l’autre à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) dans la nuit du 17 au 18 février dernier. Les deux agressions auraient eu lieu en marge de réunions hippiques.
Placé sous le statut de témoin assisté dans la première affaire, Pierre-Charles Boudot a été mis en examen par le tribunal de Senlis (Oise), là où il vit, le 12 mai dernier dans la seconde. La jeune femme qui a porté plainte contre le sportif avait témoigné dans un reportage de Stade 2 sur France 3.
Elle racontait notamment avoir été droguée durant une soirée à laquelle participait Pierre-Charles Boudot avant d’être abusée sexuellement. Un procédé qui ressemble à ce qu’a subi la jeune femme agressée en août 2015 à Deauville.
Dans le cadre des investigations, des images à caractères sexuels et pornographiques susceptibles de présenter des mineurs avaient été découvertes sur son téléphone par les gendarmes de la brigade de recherche de Chantilly (Oise) à la fin du mois de mai dernier.
Pierre-Charles Boudot réfute les accusations
Muet sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines, Pierre-Charles Boudot avait le 1er mars dernier commenté la plainte déposée par la seconde victime, affirmant ne pas être surpris : "J’ai été menacé par la famille de la plaignante […] Je n’ai strictement rien à me reprocher".
Je ne suis pas surpris. J'ai été menacé par la famille de la plaignante. Ceux qui ont témoigné pour moi ont été harcelé. D'autres ont fait pression pour qu'une nouvelle plainte soit déposée contre moi. Je n'ai strictement rien à me reprocher.
— PC Boudot (@PCBOUDOT) March 1, 2021
Par ailleurs, le jockey a porté plainte au pénal pour dénoncer une "orchestration" selon les mots de son avocate, Florence Gaudillière.
La star de sa discipline
Né en 1992, Pierre-Charles Boudot baigne dans le monde de l’hippisme dès son enfance avec un père entraîneur de chevaux. Commençant sa formation en Saône-et-Loire, il part vivre dans l’Oise à 14 ans pour suivre l’enseignement de l’école des courses hippiques de l’Afasec à Gouvieux avant de connaître une ascension faste dans la discipline.
En 131 compétitions disputées dans sa carrière, le natif de Paray-le-Monial en remporte 45, s’imposant comme le meilleur jockey de sa génération. En 2015, 2016 et 2020 il obtient la Cravache d’Or qui récompense l’athlète ayant remporté le plus de victoires en France.
En raison de sa première suspension, Pierre-Charles Boudot a manqué les évènements hippiques du printemps 2021 parmi lesquels le Prix de Diane. Avec le prolongement de sa sanction, le jockey ratera alors le Prix de l’Arc de Triomphe en octobre, véritable championnat du monde du galop. Une course prestigieuse que PCB, comme le surnomment ses supporters, avait remportée le 6 octobre 2019.
Les mesures de suspension de Pierre-Charles Boudot ainsi que de Pierre Bazire pourraient être "levées à tout moment ou renouvelées en fonction des éléments qui seront portés à la connaissance des commissaires de France Galop".