Rapprochement EDF-Areva : le gouvernement prendra une décision d'ici l'été

Le gouvernement n'a pas encore pris sa décision concernant la forme que prendrait un rapprochement entre Areva et EDF, a déclaré le ministre de l'Économie Emmanuel Macron. Une réunion se tiendra mercredi 3 juin à l'Élysée.


Pourquoi les syndicats d’Areva avaient-ils rendez-vous avec le ministre de l’Economie ?

Les syndicats d'Areva ont rencontré le ministre de l'Économie vendredi 22 mai 2015. Ils lui ont dit qu’ils refusaient que les salariés soient une "variable d'ajustement" pour régler les difficultés financières que connaît l’entreprise. Un plan de redressement est lancé. L'inquiétude est grande notamment en Bourgogne, où le groupe nucléaire possède plusieurs sites en Saône-et-Loire (Creusot Forge, Saint-Marcel, Chalon-sur-Saône).

"Le gouvernement n'a pas arrêté sa décision", a déclaré le ministre, à l'issue de la réunion qui a duré près de deux heures. "La réunion du 3 juin autour du président de la République sera un moment important" pour l'avancée du dossier et tous les acteurs, dont les salariés auront "une pleine visibilité" "d'ici l'été", a-t-il ajouté.



Y a-t-il une solution en vue pour Areva ?

EDF a officialisé son intérêt pour une reprise de la division réacteurs d'Areva ou, a minima, pour un rapatriement chez l'électricien public des ingénieurs d'Areva, sans toutefois chiffrer sa proposition.

"Nous ne sommes pas en train de faire du meccano financier, en découpant des bouts d'entreprise pour savoir si elles doivent aller d'un côté ou de l'autre", a affirmé le ministre de l’Economie.
Emmanuel Macron a assuré que la priorité du gouvernement était de définir "une nouvelle stratégie industrielle" pour la filière nucléaire. "Ce ne sont pas les partenaires qui nous indiquent la stratégie qu'on peut avoir", a-t-il encore déclaré.

A l'issue de la réunion, organisée à Bercy, Emmanuel Macron a salué "l'esprit de responsabilité" qui a présidé à la discussion, avec "des représentants syndicaux experts du sujet, et en même temps très responsables et donc très exigeants".


Pourquoi les syndicats sont-ils déçus ?

De leur côté, les syndicats d'Areva (CGT, CFDT, CFE-CGC, FO, Unsa-Spaen) ont fait part d'une certaine frustration.
"On n'a pas eu de réponse (à nos questions sur l'avenir d'Areva et de la filière nucléaire, NDLR)", a déclaré Pascal Evariste (CGT). "On a eu l'assurance que des réponses seront trouvées, ce n'est pas tout à fait la même chose."

Le syndicaliste s'est dit "un peu frustré" de la rencontre, même s'il n'en attendait "pas forcément grand-chose".
"On aura avant fin juillet une description de la filière, mais en attendant, les négociations continuent sur le social", a-t-il résumé, en soulignant que "le plan social prévu est pleinement assumé par le ministre", en raison de la sous-charge d'activité.

La tonalité est la même chez Jean-Pierre Bachmann (CFDT), pour qui "on n'a rien réglé", malgré un "échange fructueux".
Le projet d'EDF pour Areva NP "ne répond pas à l'équation financière", estime le syndicaliste, pour qui  l'État "a la responsabilité de la gouvernance et la responsabilité de prendre la décision qui sauve Areva". Vu que l'échéance a été fixée à juillet, "on est toujours dans le domaine de l'hypothèse", a relevé Jean-Pierre Bachmann, qui assure que "les salariés vont faire entendre leurs voix".
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