Saône-et-Loire : Sylvie Roussel, soupçonnée d'avoir assassiné son mari après deux incendies volontaires

En janvier 2021, Sylvie Roussel met le feu à son logement de Torcy (Saône-et-Loire). Pris dans les flammes, son mari perd la vie. Soupçonnée d'assassinat, elle est incarcérée à la maison d'arrêt de Dijon depuis le 28 septembre dernier. Elle est également mise en cause pour tentative d'assassinat. Car en 2019, elle avait déjà mis le feu chez elle. Son époux s'en était sorti de justesse.

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Sylvie Roussel a-t-elle tenté d'assassiner puis assassiné son conjoint en mettant le feu à deux reprises à leur domicile ? C'est en tout cas ce que croit la police judiciaire de Dijon (Côte-d'Or). Voilà près d'une semaine que la femme de 59 ans est incarcérée. Interpellée mardi 27 septembre dernier, elle a été placée en détention le lendemain. 

Les premiers faits remontent à trois ans. Le 19 mars 2019, à Étang-sur-Arroux (Saône-et-Loire), la chambre dans laquelle dorment Sylvie Roussel et son époux, Éric, part en fumée. Piégé à l'intérieur de la pièce, le couple est finalement évacué par les soldats du feu. L'homme s'en sort miraculeusement, avec des blessures au pied, à la main et à une cuisse. Le feu sera justifié par une "défaillance électrique".

Un déménagement à Torcy... et un nouvel incendie

Deux ans plus tard, les Roussel vivent à Torcy. Mais le 17 janvier, un nouvel incendie se déclare à leur domicile. Le mari, âgé de 53 ans, décède, intoxiqué par les flammes. Sylvie Roussel est, elle, dehors au moment du drame. Une nouvelle "défaillance électrique", du canapé (sic) cette fois-ci, est avancée pour justifier le feu. 

Mais les doutes se portent très vite sur l'épouse de la victime, avec qui elle était mariée depuis plus de 32 ans. Patrick réside en face du deuxième domicile du couple. Le soir de la mort d'Éric Roussel, il est présent.

"Je me suis approché, c'est là qu'en discutant avec les pompiers, ils m'ont dit que ce n'était pas la première fois que ça arrivait. Les policiers faisaient leur enquête. Il y avait déjà des doutes dès la première fois", raconte-t-il. 

Victime de violences psychologiques ?

Les policiers de Dijon se lancent donc sur la piste de l'homicide. Et après plusieurs mois d'enquête, lors d'une premier garde à vue, Sylvie Roussel avoue être à l'origine des deux incendies, tout en niant toute intention d'assassinat.

Les forces de l'ordre continuent leurs recherches et arrivent à la conviction que la quinquagénaire a bien voulu éliminer son mari. Après une perquisition et son interpellation le 27 septembre dernier, Sylvie Roussel est placée en détention. Une source proche de l'enquête nous explique que les investigations démontrent un passage à l'acte "réfléchi" et "ordonné".

"On peut un jour mettre le feu à une voiture, à une maison, sans pour autant en vouloir les conséquences. C'est aujourd'hui la position qui est la sienne", défend son avocat, Me Arnaud Bibard. Dans le même temps, cette assistante maternelle affirme avoir vécu des violences psychologiques de la part de son époux. Ce que l'enquête doit désormais déterminer.

"Je n'avais rien identifié de spécial"

Mais Sylvain Patru, président du comité des fêtes d'Etang-sur-Arroux assure n'avoir jamais rien constaté. Sylvie Roussel a été bénévole au sein du comité. "C'est quelqu'un qui était plutôt jovial, accessible, toujours de bonne humeur. Il n'y a pas eu de problème particulier. Sur sa vie privée, je n'ai pas connaissance de quoi que ce soit. Pour moi, il n'y avait pas de souci particulier, je n'avais rien identifié de spécial", assure-t-il.

Ce n'est pas une personne qui nous donnait l'impression d'avoir des problématiques particulières.

Sylvain Patru, président du comité des fêtes d'Etang-sur-Arroux

Même son de cloche du côté de Patrick, l'ancien voisin du couple lorsqu'il résidait à Torcy. "Je n'ai jamais entendu de dispute, de mot plus haut que l'autre. Le peu que je les ai vus, je n'ai pas vu de violences psychologiques, après on ne sait pas ce qui se passe à l'intérieur. Mais je n'ai jamais entendu d'histoire, de mot plus haut que l'autre. Quand on apprend ça, les faits, ça vous fait quelque chose".

Quelques mois après le décès de son mari, Sylvie Roussel publiait un message sur les réseaux sociaux. "J'essaie de surmonter, il me manque de plus en plus. Je ne sais toujours rien". Aujourd'hui en prison, elle risque la perpétuité.

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