Seizième jour de grève de la faim pour Abdelillah Dati ! Ce conducteur de poids lourds s'est installé devant son ancienne entreprise, à Sevrey en Saône-et-Loire, et a cessé de s'alimenter pour dénoncer son licenciement et le dumping social que pratiquerait son employeur.
Abdellilah Dati s'est installé devant son ancienne entreprise, la société Sovam Lux, dans un abri de fortune. Cela fait seize jours qu'il y a entamé une grève de la faim. Au bout de deux jours à camper ainsi pour alerter sur ses conditions de travail dans cette filiale de Dentressangle, rachetée en juillet dernier par le transporteur américain XPO Logistics, il recevait sa lettre de licenciement. Ce groupe américain est basé au Luxembourg et dans le droit luxembourgeois, nul besoin d'entretien préalable pour se séparer d'un collaborateur.
A travers son cas personnel, Abdellilah Dati dénonce la pression que subiraient les chauffeurs. Le gréviste de la faim affirme que l'encadrement de l'entreprise inciterait les salariés à ne pas déclarer toutes leurs heures de travail. On leur imposerait également de changer de camion en permanence, ce qui générerait un surcroît de stress et de fatigue. C'est ce qu'il dit avoir vécu. Selon lui, cette stratégie de dumping social viserait à faire baisser le coût du travail et à pousser vers la porte les chauffeurs récalcitrants.
Jointe par téléphone, la direction de Savam Lux n'a pas souhaité nous accorder une interview.
Le reportage de M. Picoche et C. Gaillard avec :
- Abdelillah Dati, chauffeur licencié par XPO Logistics
- Arek Bednaczyk , délégué CFTC de la filiale XPO Logisitics à Sevrey