La préfecture de Saone-et-Loire a annoncé mardi 8 juin peu avant minuit qu'un loup a été abattu sur la commune de Flagy (Saône-et-Loire). Cette annonce fait suite à une série d'attaque sur des troupeaux de brebis ces dernières semaines. Un autre loup avait été tué à l'automne dernier.
"Le préfet de Saône-et-Loire, Julien Charles, vient d'être informé que le loup du Clunisois a été abattu ce soir vers 23h00 sur la commune de Flagy." C'est le communiqué envoyé par la préfecture de Saône et Loire cette nuit.
Le prédateur a été tué par un agent de la brigade mobile d'intervention sur les grands prédateurs, les louvetiers de l'Office français de la biodiversité (OFB). Cette intervention a eu lieu "dans le cadre d'une opération de tir de défense sur un troupeau d'ovins protégés". Le tir a donc eu lieu alors que le loup se trouvait à proximité d'un troupeau de brebis.
Le "grand soulagement" des éleveurs
L'annonce a été accueillie positivivement pas la profession. C'est "un grand soulagement" estime un éleveur. "Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre". Les professionnels de l'élevage redoutent que de nouvelles attaques surviennent dans les mois à venir et demandent des mesures supplémentaires.
Pour Pascal Chaponneau, président de l'Organisme de Sélection du Mouton Charollais, la mort du loup ne signifie pas qu'il faut arrêter de militer dans ce sens. "Certes un nouveau loup a été abattu. Mais ça va recommencer. Ça ne change rien à notre ligne de conduite. Sur le long terme, le problème n'est pas réglé."
La préfecture de Saône-et-Loire a annoncé vendredi 4 juin qu'elle travaillait à la création d'un statut de "non-protegeabilité" de certains élevages qui permettrait d'autoriser les tirs de défense de manière plus rapide en cas de présence suspectée du prédateur.
Le plan loup déclenché le 21 mai
Depuis le 20 avril dernier, 25 attaques sur les troupeaux ont causé la mort d'une centaine de brebis. Le 21 mai, un arrêté préfectoral autorisait 3 louvetiers à procéder à des tirs de défense sur le loup. Cette autorisation concerne 3 exploitations sur lesquelles les mesures de protection ont été jugées inefficaces. Ces autorisations ont été données sous condition et uniquement sur des élevages qui avaient déjà subi des attaques et pour lesquels les autres dispositifs de protection ont été installés.
"Est-ce que la base du métier a été faite ?"
L’annonce a suscité le mécontentement des défenseurs de la cause animale. En Bourgogne, l’association Le Klan du loup met en doute l’identification de l’animal prélevé. "Je demande au préfet et à l’OFB où sont les résultats ADN prouvant scientifiquement qu’il s’agit d’un loup, annonce Rodolphe Gaziello, président-fondateur de l’association. "Il y a une grosse pression de l’industrie ovine pour dire qu’il y a des loups. Des attaques de chiens errants, il y en a tous les jours. Mais là où les loups arrivent, les chiens errants disparaissent. Si c’est un loup, c’est d’autant plus triste que c’est une espèce strictement protégée."
Le militant demande également aux services de l’Etat de préciser si toutes les alternatives ont été étudiées. "Combien de tirs d’effarouchements ont été faits ? Des clôtures ont-elles été installées ? Est-ce que la base du métier a été faite ?" interroge Rodolphe Gaziello avant de poursuivre. "J’ai du mal à comprendre qu’en Saône-et-Loire, il y ait plus de difficultés qu’en Italie, en Espagne ou au Portugal."
Un premier loup abattu le 13 novembre en Saône-et-Loire
Le 13 novembre dernier, un premier loup était abattu sur la commune de Saint-Romain sous Gourdon au sur de Montceau-les-Mines. Entre juin et novembre 2020, une centaine de brebis avaient été tuées dans plusieurs élevages.