Un wagon du Train des Rêves à Dracy-Saint-Loup (Saône-et-Loire) a été tagué d'une croix gammée. Ce wagon revient sur la déportation pendant la Seconde Guerre mondiale. Les propriétaires ont décidé de porter plainte.
Une croix gammée a été découverte sur un des wagons du Train des Rêves, à Dracy-Saint-Loup en Saône-et-Loire. Le lieu, situé sur le site de l'ancienne gare de la commune, propose des chambres d'hôte originales dans des wagons de trains. Mais une partie des wagons constitue également un musée.
C'est précisément sur un wagon qui revient sur l'histoire de la déportation pendant la Seconde Guerre mondiale que la croix gammée a été découverte par les propriétaires, Gregory et Christine Marshall, il y a une dizaine de jours. Parmi les neuf wagons qu'ils possèdent, c'est le seul qui a servi à la déportation des Juifs.
Selon les propriétaires des lieux, le tag a été réalisé par des personnes qui connaissent bien l'endroit, afin d'identifier précisément le wagon. Ils se disent choqués et jugent cet acte incompréhensible.
D'autres dégradations cet été
Ce n'est pas la première dégradation au Train des Rêves. Cet été déjà, un acte à connotation antisémite selon les propriétaires avait été signalé à la gendarmerie. Mais Gregory et Christine Marshall n'avaient alors pas médiatisé la chose.
Cette fois-ci, ils ont décidé d'informer la presse, regrettant le manque d'avancées suite au premier signalement et voulant éviter une nouvelle dégradation. Ils ont convié le maire et la gendarmerie ce jeudi 9 septembre pour exprimer leur indignation. Ils espèrent une réponse forte des pouvoirs publics.
Une plainte a été déposée pour tenter de retrouver le ou les coupables. Un souhait que partage aussi le maire du village. "C'est la première fois qu'on va ça sur la commune, une petite commune de 650 habitants. Je trouve ça honteux, je pense qu'il faut arriver à faire cesser cette haine, cette rancœur qui n'a aucun sens aujourd'hui", précise Jean-Claude Lhoste, élu sans étiquette.
Pour l'instant, les propriétaires n'envisagent pas de retirer la croix gammée pour ainsi montrer que l'antisémitisme est toujours d'actualité. "C'est une blessure en plus qu'a ce wagon. Il a déjà une histoire difficile parce qu'il y a des gens qui ont été transportés, qui ont souffert, qui sont morts. Je pense que ce serait une erreur d'enlever cette trace, parce que d'une certaine façon elle est la preuve de la sottise", indique Christine Marshall, la propriétaire du Train des Rêves.
Le site est normalement protégé par des caméras de vidéosurveillance, mais celles-ci ont été endommagées, nous a-t-on précisé. Le ou les auteurs risquent jusqu'à un an de prison et 30 000 euros d'amendes pour dégradation de bien appartenant à autrui. Une peine qui sera doublé si le délit d'antisémitisme est reconnu par la justice.