Saône-et-Loire : L' abandon de l'écotaxe critiqué par la Cour des Comptes et par les automobilistes

Le gaspillage des deniers publics est chaque année passé au crible de la Cour des Comptes. Dans son dernier rapport, mercredi 8 février 2017, l'abandon de l'écotaxe et le coût financier et social qu'il génère est vivement critiqué. Les usagers de la route déplorent eux aussi cette gabegie. 

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Sur certaines routes, les portiques installés pour l'écotaxe, sont restés en place. Ils n'ont jamais servi. Ces installations très coûteuses ne représentent qu'une partie du gouffre financier généré par l'abandon de cette taxe qui n'a jamais été appliquée.

En Saône-et-Loire, la présence de ces portiques interroge les usagers de la route. A l'instar de la Cour des Comptes, qui critique vivement l'abandon de l'écotaxe dans son dernier rapport annuel, les usagers de la route expriment eux aussi leur désapprobation devant un tel fiasco. 

La Cour des Comptes estime qu'il s'agit d'un "échec de politique publique" qui coûtera à l'Etat près d'un milliard d'euros rien qu'en indemnisations.

La taxe sur les poids lourds était l'une des mesures phares du Grenelle de l'Environnement en 2007, pour financer et entretenir les infrastructures de transport. Jamais mise en service, elle avait été suspendue en octobre 2013 après la fronde menée par les "bonnets rouges", et des négociations avaient été menées avant la résiliation le 30 octobre 2014 du contrat passé avec Ecomouv', consortium franco-italien chargé de la mise en oeuvre de cette taxe.

L'Etat se retrouve avec une lourde ardoise: 957,58 millions d'euros d'indemnités à verser à Ecomouv' et ses partenaires et 70 millions d'euros pour mettre en oeuvre l'écotaxe, puis la défaire.

A ces dépenses s'ajoutent des recettes manquantes: 9,8 milliards d'euros d'écotaxe entre 2014 et 2024, et 795 millions d'euros de taxe à l'essieu pour la période 2009-2024, cette taxe ayant été abaissée en prévision de l'arrivée de l'écotaxe.

L'Etat a également dû procéder à la dépréciation comptable des portiques et autres équipements "initialement valorisés à 652 millions d'euros". Quelques équipements ont été vendus pour des montants compris entre 2 et 30% de leur valeur initiale, rapportant seulement 2,19 millions d'euros à l'Etat.

La solution de remplacement adoptée, une hausse de la taxe sur les carburants (TICPE) suscite elle aussi les critiques de la Cour: "l'objectif indirect de rééquilibrage de la compétitivité relative entre les transporteurs français et étrangers en France, que portait l'écotaxe poids lourds est mis en échec" puisque les poids lourds étrangers "se ravitaillent peu en France".

Sur le volet social, les 210 salariés d'Ecomouv' ont été licenciés, et la Cour des comptes précise que "les reclassements envisagés pour une partie d'entre eux dans des établissements publics de l'État n'ont pas prospéré".

Le reportage de Youenn Gourlay et Romy Ho-a-Chuck : 

Le reportage de Youenn Gourlay et Romy Ho-a-Chuck avec des automobilistes et un transporteur ©France 3 Bourgogne


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