Scandale de l'amiante : le non-lieu confirmé, les victimes d'Eternit se pourvoient en cassation

Ce lundi 13 février, le non-lieu dans le dossier Eternit a été confirmé par la Cour d'Appel de Paris. Une décision incompréhensible pour les associations et les familles de victimes de l'usine de Vitry-en-Charolais (Saône-et-Loire). Elles ont décidé de se pourvoir en cassation.

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Désillusion pour les associations des victimes de l'amiante. Ce lundi 13 février, la Cour d'Appel de Paris a confirmé l'ordonnance de non-lieu dans le dossier Eternit. Après 25 ans d'instruction judiciaire, c'est une nouvelle douche froide pour les associations et les familles des victimes.

Pour motiver sa décision, la cour d'appel s'appuie sur deux arguments : 

  • Impossibilité d'établir le lien de causalité entre des actes délictueux et la contamination des victimes
  • Impossibilité de prouver la responsabilité d'une personne physique ayant contribué à la mort des salariés

Des motifs qui ne passent pas pour Jean-François Borde, président de l'association CAPER Bourgogne : "On a un sentiment de dégoût et d'incompréhension. Comment les dirigeants peuvent rester impunis ? Ils ont causé la mort de centaines d'ouvriers." À Vitry-en-Charolais, 154 salariés d'Eternit sont morts à cause de l'amiante, comme l'indiquent leurs certificats de décès. Un chiffre qui risque de grossir dans les prochaines années : "Près de 400 personnes sont malades. Certaines vivent depuis plusieurs années sous oxygène."

Eternit m'a pris mon mari...

Nicole

L'époux de Nicole est l'une des victimes. Il est décédé le 7 mars 2022 à l'âge de 70 ans : "Mon mari a travaillé 25 ans à l'usine et est parti la veille de nos 50 ans de mariage. Eternit m'a pris mon mari." L'amiante détruit des familles à tous les âges.

Fille d'une victime, Nathalie avait seulement 20 ans quand son père est décédé en 1994. Il n'avait que 47 ans, dont 33 passés dans l'usine de Vitry-en-Charolais :"Toutes les familles sont des victimes potentielles. Au démarrage du site, les bleus de travail étaient lavés à la maison. Des mères et des filles ont donc été au contact de l'amiante et sont mortes sans avoir mis les pieds dans l'usine."

Pourvoi en cassation

Malgré la peine et la douleur, les familles tentent de garder espoir : "On n'est pas surpris mais on est en colère, explique Nathalie. Baisser les bras, ça voudrait dire qu'ils ont gagné."

Dès l'annonce de ce nouveau revers juridique, l'Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante (ANDEVA) et Coordination Eternit ont décidé de se pourvoir en cassation. Un énième recours, peut-être le dernier, pour que les dirigeants soient condamnés pénalement : "C'est notre but et on se battra jusqu'au bout" conclut Jean-François Borde.

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