Sciences : Une chercheuse originaire de Saône-et-Loire reçoit une bourse internationale L’Oréal-UNESCO

Aurore Avarguès-Weber, 31 ans, a reçu une bourse internationale de la fondation L’Oréal-UNESCO pour son travail sur la perception visuelle des abeilles. Elle fait partie d’un groupe de 15 chercheuses récompensées au niveau mondial.

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Aurore Avarguès-Weber vient de recevoir une bourse de 15 000 € de la fondation L’Oréal – UNESCO dans le cadre du programme « L’Oréal pour les femmes et la Science ». Après avoir reçu la bourse au niveau national, elle a été sélectionnée parmi 236 dossiers pour bénéficier de l’aide au niveau international.

La scientifique a été primée aux côtés de chercheuses de nationalité égyptienne, australienne, libanaise ou espagnole. « C’est une surprise, a-t-elle déclaré, j’ai reçu la bourse nationale, mais je ne m’attendais pas à être récompensée au niveau international ».


Une chercheuse saône-et-loirienne


Aurore Avarguès-Weber est originaire de Givry, en Saône-et-Loire. Elle a étudié au Lycée Ponthus de Thiard, à Chalon-sur-Saône. Après une classe préparatoire en biologie au lycée du parc de Lyon, elle intègre l’école normale supérieure de Cachan. La chercheuse travaille aujourd’hui au Centre de Recherches sur la Cognition Animale, rattaché à l’université de Toulouse-III.

Elle explique s’être dirigée vers Lyon plutôt que Dijon : « la formation y était meilleure, explique-t-elle, et je n’étais pas trop loin de la Bourgogne ». Une fois diplômée, la jeune femme s’est assez rapidement dirigée vers l’éthologie, l’étude du comportement animal.

Aurore et les abeilles


Aurore Avarguès-Weber ne se consacre pas immédiatement aux abeilles. Elle a étudié plusieurs espèces dont les tamias- « Tic et Tac si vous voulez » plaisante-t-elle - en forêt du Québec.

C’est l’annulation d’un stage en Indonésie, où elle devait observer les Orang-Outags, qui l’amène à se diriger, un peu par hasard, vers l’étude du comportement de l’abeille. « L’avantage avec les abeilles est que l’on peut mener des expériences très souvent, contrairement à l’Orang-Outang, par exemple, où les possibilités sont limitées » explique la chercheuse.

« Ce que j’aime dans mon domaine de recherche, c’est avoir à réfléchir aux manières de poser les questions aux animaux ».


Les travaux d’Aurore Avarguès-Weber dans le domaine de la perception visuelle des abeilles ont permis de connaître de nombreux mécanismes du cerveau de cet animal. Ce dernier ne fait qu’un millimètre cube. Pourtant l’abeille est capable d’opérations complexes, comme compter des objets aux formes différentes.

La recherche, un domaine plutôt masculin


Autour d’elle, Aurore Avarguès-Weber constate qu’il y a peu de femmes : « C’est un fait. De nombreuses collègues considèrent que c’est un métier trop difficile, qui nécessite trop de sacrifice ». Elle constate que « plus on avance dans les années en recherche, moins il y a de femmes ».

Pourtant, la jeune femme de 31 ans ne semble pas avoir renoncé à sa vie sociale : elle est mariée et a deux enfants. « Ce n’est donc pas impossible de concilier recherche à haut niveau et maternité » assure-t-elle. Même si elle admet que « le facteur grossesse » peut jouer dans le milieu de la recherche : « certains directeurs de recherchent peuvent voir cela d’un mauvais œil et sélectionner un homme plutôt qu’une femme qui pourrait tomber enceinte ».

Les femmes encouragées


Mais les choses semblent être en train de changer. « Une fois passé le cap de la thèse, les femmes sont encouragées à persévérer dans la recherche. On bénéficie peut-être d’un peu de discrimination positive » fait-elle remarquer.

Mais pour l’heure, Aurore Avarguès-Weber va de l’avant : « La fondation me fait intervenir dans les lycées pour motiver les filles à se tourner vers la recherche. Ils me laissent très libre du discours que je dois tenir aux élèves ».

 

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