Suppression de postes chez Areva : les syndicats ont-ils raison de s’inquiéter pour la sécurité ?

2 700 postes vont être supprimés dans le groupe nucléaire français d'ici à 2017, dont plus de 200 en Bourgogne. Plusieurs syndicats d'Areva s’inquiètent pour la sûreté des installations et pour les salariés qui restent et qui vont devoir "assumer la même charge de travail".

Combien de postes vont être supprimés au total ?

Plusieurs syndicats d'Areva ont exprimé leurs craintes mercredi 21 octobre 2015, après l'annonce de nouvelles suppressions de postes.
La direction "essaie de minimiser" mais "ce sont clairement 4 000 postes qui disparaissent", souligne Michel Toudret (CFDT).

Les 2 700 suppressions d'emplois à venir sont "en ligne avec l'objectif de 3 000 à 4 000 départs" en France, a précisé Areva (ceci compte tenu des départs déjà enregistrés depuis le début de l'année en dehors du plan).

Au total, le groupe, qui emploie 44 000 salariés, doit supprimer 6 000 emplois dans le monde. Ces suppressions se feront sur la base du volontariat, dans le cadre d'un accord qui a été signé au niveau du groupe par quatre des cinq syndicats représentatifs (CFDT, CFE-CGC, FO et Unsa-Spaen) lundi 19 octobre.



Que craignent les représentants des salariés ?

"On a signé un accord pour éviter un plan social, mais on va être très vigilant pour voir comment les usines vont tourner après les départs. Ce qui nous inquiète, c'est ceux qui vont rester en effectif moindre pour assumer la même charge de travail", explique Michel Toudret, qui dit attendre des "précisions sur les postes sensibles et critiques".

"Il est hors de question pour nous que des mesures puissent mettre en cause la sécurité des salariés, de leur environnement et la sûreté des installations", prévient également Philippe Launay (FO), qui appelle la direction à réaliser parallèlement les embauches nécessaires. L'accord signé lundi sur les départs volontaires "permet des embauches contrairement à un plan social habituellement", précise-t-il.


Que faut-il attendre de la suite des négociations ?

Les négociations sur la restructuration sont prévues jusqu'à mars 2016. L'enjeu sera de garantir "la pérennité de l'activité, le maintien d'un haut niveau de sûreté et d'améliorer les mesures d'accompagnement négociées", estime le représentant FO.

Du côté de la CGT (qui n’a pas signé l'accord), on se dit prêt à "démontrer la dangerosité du projet de la direction de supprimer autant de postes".
"Enlever 825 salariés sur 6.500 chez Areva NC (filiale spécialisée dans les combustibles), c'est du grand n'importe quoi, affirme Pierre-Emmanuel Joly, car leur activité est nécessaire à la sûreté et la sécurité des installations".

En Saône-et-Loire, les projets de réorganisation pour Areva NP (qui regroupe l'activité réacteurs, dont EDF va prendre le contrôle) devraient se traduire par une baisse de 11% des effectifs.
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