Nucléaire : les salariés d’Areva vont manifester et ne pas "se laisser plumer sans réagir"

Les salariés d'Areva vont manifester devant le siège du groupe nucléaire en difficulté, à La Défense, près de Paris, mardi 15 septembre 2015. Ils protestent contre le démantèlement du groupe qui connaît de grandes difficultés financières.

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Pourquoi les salariés d’Areva sont-ils en colère ?

Cette manifestation est organisée par plusieurs syndicats (CGT, CFDT, FO, Unsa-Spaen et CFE-CGC).
Plus de 2 000 salariés venant des sites implantés en régions sont attendus au pied de la tour Areva à La Défense. Deux rames de TGV et 15 bus ont été réservés pour l'occasion. Les salariés des sites de Saône-et-Loire (Saint-Marcel, Chalon-sur-Saône et Le Creusot) seront du voyage tout comme ceux de La Hague ou de Marcoule.

Areva, qui emploie 44 000 personnes dont 29 000 en France, a enregistré des pertes record de 4,8 milliards d'euros en 2014. Le groupe a annoncé la suppression de 6 000 emplois, dont 3 000 à 4 000 en France. Ce plan de restructuration a pour but de réaliser un milliard d'euros d'économies d'ici à 2017.


En France, ces suppressions de postes passent par un plan de départs volontaires (PDV) qui devrait être soumis à signature d'ici à fin septembre.
Cependant, faute de volontaires en nombre suffisant, le plan "glissera automatiquement vers un plan de sauvegarde de l'emploi", avertit le syndicaliste Jean-Pierre Bachmann (CFDT).   

Ce PDV et toutes les mesures liées au plan d'économies (gel des salaires, remise en cause du temps de travail...) "ont touché et toucheront tous les salariés du groupe", souligne l'intersyndicale. Celle-ci veut "montrer à la direction et au gouvernement que les salariés Areva sont attachés à leurs emplois et qu'ils ne vont pas se laisser plumer sans réagir !"



La vente de la division réacteurs à EDF est-elle un "mauvais choix" pour la filière nucléaire ?

Les salariés protestent aussi contre l'éclatement de leur groupe.
Face aux difficultés financières du groupe Areva, l'Etat a décidé de confier à EDF la majorité de l'activité réacteurs (Areva NP). Les activités d'ingéniérie des nouveaux réacteurs des deux groupes seront aussi regroupées dans une société dédiée, détenue à 80% par EDF et à 20% par Areva NP.
Les syndicats d'Areva dénoncent ce choix qui ne garantit pas selon eux la pérennité de l'entreprise.


Sur le volet emplois, la CFDT souhaite une "gestion territoriale" avec des conventions de reclassement signées entre les différents acteurs du nucléaire (Areva, EDF, CEA) pour éviter des mobilités contraintes.
Il faut "arrêter la fuite en avant des compétences", réclame de son côté Christophe Laisné (Unsa-Spaen). Les syndicats CGT d'EDF, Total, ERDF, RTE et Engie annoncent aussi leur présence à La Défense pour soutenir les salariés d'Areva et dénoncer avec eux "ce mauvais choix".

Les salariés d'EDF ne sont "pas dupes", dit la CGT, la reprise d'Areva NP "va se faire avec de l'argent qu'EDF ne devait pas consacrer à cela" et les conséquences seront supportées "par les salariés au travers de leurs garanties sociales et les usagers sur leurs factures".
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