Areva : pourquoi l'Etat dit-il "oui" à la cession des réacteurs à EDF ?

L'électricien public EDF "a vocation à devenir actionnaire majoritaire" de l'activité réacteurs d'Areva et l'Etat "recapitalisera" l'ex-fleuron du nucléaire "en investisseur avisé, à la hauteur nécessaire", a annoncé l'Elysée mercredi 3 juin 2015.


Que prévoit l’accord entre EDF et Areva NP ?

Le gouvernement a donné son aval à la proposition d'EDF de reprendre la majorité d'Areva NP, c'est-à-dire la division réacteurs du spécialiste du nucléaire qui est en difficulté.

Areva NP emploie environ 15 000 salariés."Dès à présent, les activités de conception, gestion de projets et commercialisation des réacteurs neufs d'EDF et d'Areva seront rapprochées dans une société dédiée", a expliqué l'Elysée. Ces activités rassemblent environ 1 200 personnes, sur 44 000 salariés. "Ce rapprochement permettra une politique d'exportation ambitieuse et le renouvellement futur du parc nucléaire français", affirme l’Elysée.

Ensuite, "sous réserve de la conclusion d'un accord de partenariat stratégique global avec Areva, EDF a vocation à devenir actionnaire majoritaire de la filiale commune Areva NP, qui rassemble les activités industrielles de construction de réacteurs, d'assemblage de combustible et de services à la base installée. Areva conservera une participation stratégique avec un pacte d'actionnaires".

Areva et EDF, détenus respectivement à 87% et 84,5% par des capitaux publics "finaliseront les principes de ce projet dans un délai d'un mois", selon l'Elysée.

Qu’apporte concrètement cette solution ?

"L'enjeu, c'est non pas de répondre simplement à une difficulté financière que pourrait rencontrer Areva, mais de pouvoir restructurer l'ensemble de la filière pour la doter d'une nouvelle perspective", a indiqué l'entourage du président François Hollande.

Cette solution "préserve l'intégrité d'Areva NP et de ses métiers" et "garantit la viabilité du groupe", affirme Areva.

Le groupe a accusé une perte nette de près de 5 milliards d'euros en 2014, en raison notamment d'importantes dépréciations d'actifs. Parallèlement à un plan de cession d'actifs, il a engagé un plan d'économies qui pourrait se traduire par la suppression de 6.000 postes dans le monde, dont 3 000 à 4 000 en France.

En Bourgogne, le géant Areva possède plusieurs sites en Saône-et-Loire (Areva Saint-Marcel, Areva Chalon-sur-Saône et Areva Creusot Forge).


Cette annonce intervient quelques heures après une réunion de François Hollande, du Premier ministre Manuel Valls, et des quatre ministres concernés par le dossier. "Cette réunion n'est pas conclusive", avait pourtant assuré en fin de matinée le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, au cours du compte rendu du Conseil des ministres.
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