Nucléaire : pourquoi une cuve forgée en partie en Saône-et-Loire fait chuter EDF en Bourse ?

Le lancement de l'EPR de Flamanville, dans la Manche, a déjà été reporté à plusieurs reprises. En avril, une "anomalie sérieuse" a été détectée dans la composition de l'acier de la cuve de ce réacteur nucléaire de troisième génération, équipement forgé en partie par Areva en Saône-et-Loire.


C’est une difficulté de plus pour la filière nucléaire française, qui est en pleine restructuration, à la suite des graves problèmes financiers. 

Le groupe EDF a annoncé jeudi 3 septembre 2015 un nouveau calendrier pour le chantier de construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville. La mise en service est repoussée au quatrième trimestre 2018.  La facture est portée à 10,5 milliards d'euros. Cette annonce a provoqué une chute de plus de 4% du titre EDF, vers 9h20, à la Bourse de Paris.

Flamanville représente "un enjeu vital" pour EDF et la filière nucléaire française, a reconnu le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, au cours d'une conférence de presse.
Il a toutefois affirmé que sa réussite était "à (la) portée" du groupe public et de ses partenaires. Initialement prévu pour 2012, le lancement du réacteur nucléaire de troisième génération avait déjà été reporté à plusieurs reprises depuis le début du chantier, en 2006.

En novembre 2014, EDF avait déjà évoqué un report à 2017 et une facture portée à 8,5 milliards, contre 3,3 milliards prévus lors de l'annonce du projet. Ces derniers mois, de nouvelles difficultés techniques sont apparues.

Quel est le poids d'Areva en Bourgogne?

En avril 2015, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a notamment annoncé qu'une "anomalie sérieuse" avait été détectée dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve de ce réacteur nucléaire, équipements fabriqués par Areva.

"Au total, la conception et la fabrication des composants lourds du réacteur EPR de Flamanville ont représenté plusieurs centaines de milliers d'heures de travail dans les usines d'Areva en Bourgogne, à Chalon-Saint-Marcel et au Creusot, soit une part importante de la charge de ces usines qui emploient respectivement 850 et 300 personnes", a indiqué le groupe.

L'anomalie pourra-t-elle être rectifiée ?

Le nouveau retard est notamment la conséquence de trois anomalies techniques révélées ces derniers mois.
Concernant "l’anomalie" pointée par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve, EDF et Areva ont lancé un nouveau programme d'essais pour démontrer leur résistance.

Ils s'achèveront au premier semestre 2016, a déclaré Xavier Ursat, directeur exécutif ingénierie et projets nouveau nucléaire d'EDF, assurant avoir "déjà assez d'éléments pour être confiants".
Le remplacement pur et simple de la cuve "ne fait pas partie des hypothèses sur lesquelles on travaille", a affirmé Thomas Piquemal, directeur financier d’EDF.



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