Il y a 25 ans, le 28 décembre 1996, le corps de Christelle Blétry, 20 ans, était retrouvé à Blanzy (Saône-et-Loire). Son meurtrier sera découvert 18 ans plus tard. Un crime résolu grâce à l'association Christelle, créée par la mère de la victime. Aujourd'hui, elle tente toujours de résoudre d'autres dossiers.
Comme tous les 28 décembre, les membres de l’association Christelle se sont réunis ce mardi à Blanzy (Saône-et-Loire) pour commémorer la mémoire de Christelle Blétry, violée puis tuée de 123 coups de couteau par Pascal Jardin il y a 25 ans.
Un hommage à la jeune femme qui avait 20 ans au moment de sa disparition et dont le meurtrier a été appréhendé en septembre 2014, soit 18 ans après les faits. Mais la cérémonie représente aussi l’occasion de soutenir les familles touchées par un crime non-résolu.
"C’est très important de se réunir pour ne pas oublier les victimes. On a besoin de ce regroupement. La présence de tout le monde est un moment chaleureux", confie Marie-Rose Blétry, mère de Christelle et présidente de l’association. Cette dernière s’est investie depuis sa création en 1997 dans 11 dossiers, dont 5 ont été résolus.
Un combat de 18 ans pour connaître la vérité
25 ans après la mort de sa fille, Marie-Rose Blétry continue donc son combat contre les cold case, avec le souvenir de Christelle en tête. "C’est un drame de perdre un enfant dans ces circonstances et ça fait 25 ans que la souffrance, l’absence de Christelle est très pesante. C’est comme si c’était hier. C’est toujours difficile".
Pendant 18 ans, la mère de famille a connu l’horreur de ne pas savoir les raisons de la disparition de son enfant. "Tous les jours, je voulais savoir qui avait assassiné Christelle, pourquoi on avait tué ma fille de 123 coups de couteaux. Encore aujourd’hui, je n’arrive pas à comprendre comment on peut faire ça".
Elle a alors mené un véritable combat pour connaître la vérité, réclamant des analyses ADN sur les vêtements de Christelle. C’est d’ailleurs la science qui permettra de confondre Pascal Jardin, son sperme ayant été retrouvé sur les vêtements de la victime.
"On a eu des rendez-vous aux ministères de la Justice et de l’Intérieur, avec des députés, des magistrats, avec le juge d’instruction. Ce sont 18 années qui ont été marquées par la colère parce que la justice ne se faisait pas, par la lassitude parce qu’on voyait que rien ne bougeait".
L’absence de Christelle est horrible, ne pas savoir était horrible, soupçonner des gens, c’était horrible.
Marie-Rose Blétry
C’est parce qu’elle connaît la souffrance que provoque l’absence de vérité que Marie-Rose Blétry poursuit son action à la tête de l’association Christelle. Et ce, malgré le fait que Pascal Jardin a été interpellé en septembre 2014 et condamné à perpétuité en première instance en février 2017 puis en appel en octobre 2018.
"Ce qui me fait continuer, c’est la vérité pour toutes les familles. J’ai tellement combattu, je sais tellement ce que ça représente pour toutes ces familles qui ne savent pas. C’est normal que l’association soit là pour que les familles connaissent la vérité sur l’assassinat de leur enfant".
On ne peut pas arrêter, ce n’est pas possible. Il faut savoir. Tout n’a pas été fait, et j’y crois, ces dossiers peuvent sortir. On arrêtera quand tout sera fini.
Marie-Rose Blétry
Marie-Rose porte donc à l’heure actuelle 6 dossiers non-résolus, dont celui de Corine Taret qui sera plaidé en cours d’appel le 17 février prochain. L’enjeu sera d’éviter le classement de l’affaire. Ghislaine, la mère de Corine confie l’importance de l’action de l’association à ses côtés.
"J’espère depuis tant d’années qu’il y aura un jour une justice. Il faut se battre, ce n’est pas simple. Il y a des moments où on baisse un peu les bras, mais voir tout le courage des gens, ça nous motive. C’est un soutien, un réconfort".
Quant à Marie-Rose Blétry, après de longues années de combat et de souffrance, elle est parvenue à remettre un peu de bonheur dans son existence avec la naissance de son petit-fils en 2009. "Ma vie a été très compliquée. Les moments où j’ai pu retrouver le sourire, ça a été à sa naissance. Enfin un rayon de soleil. C’était de nouveau vivre pour moi".