Huit étudiants de l’ENSAM de Cluny veulent revaloriser le pain invendu. Pour ce faire, ils ont conceptualisé un conteneur broyant cette denrée en sacs de farine. Cette démarche écoresponsable a tapé dans l'œil du gouvernement.
Un simple projet étudiant qui pourrait se transformer à celui de toute une vie. En septembre 2023, une bande d'étudiants en deuxième année de l’ENSAM de Cluny doit se creuser les méninges pour un travail de groupe. Les idées fusent et une d'entre elles retiennent leur attention : celle de récupérer des invendus de pain pour fabriquer de la bière.
Mais ils veulent faire mûrir ce projet. "On voulait faire évoluer cette idée pour mettre notre savoir-faire pour la cause social et environnemental", explique Jonas Caillet, à l'origine de cette idée. Cet étudiant et une dizaine de camarades, créent l'association "Le blé du cœur" où les invendus de pain seront transformés en farine écoresponsable.
Réduire le gaspillage alimentaire
L'idée est encore en état de projet, mais reste très avancée. L'association veut s'entourer de partenaires stratégiques comme les Restos du cœur, la Banque alimentaire ou bien la Croix-Rouge. Le but ? Le blé du cœur installera ensuite, dans ces associations, la machine fabricant la farine, nommée la "Flour Box", traduit par la boîte à farine, afin de favoriser le circuit court.
Le principe de cette machine est assez simple. Les invendus de pains provenant de boulangeries, de restaurants ou encore de supermarchés seront récupérés par ces associations partenaires. Ils introduiront ces denrées dans une micro-usine à pain, aussi grande qu'un conteneur. Le pain sera ensuite broyé et pour finir stocké en paquet d'un kilo.
Tout le cheminement est automatisé. Après cette transformation, elle sera distribuée aux associations. "On aimerait vendre cette farine en grande surface pour éduquer à la consommation et cela pourra permettre de financer aussi la machine si elle a besoin de réparation par exemple", explique le président.
Rencontre avec le ministère de l'Agriculture
À partir de mercredi 24 avril 2024, ces étudiants vont commencer à fabriquer leur première micro-usine. "Nous avons toutes les pièces, les trois quarts peuvent être fabriqués. Il ne nous manque plus que l'ensacheuse qui coûte assez cher", confie Jonas Caillet. Le projet avance donc et intéresse même le gouvernement.
Avec l'aide de la députée de la Saône-et-Loire, Cécile Untermaier, ces étudiants de l'ENSAM ont écrit au ministère de la Transition écologique. "Christophe Béchu a répondu à leur et nous a guidés vers à un des conseillers du ministère de l'Agriculture, Quentin Mathieu", livre l'étudiant et président, avec des étoiles plein les yeux.
La fière troupe va donc monter à Paris le 7 mai 2024 pour rencontrer un des conseillers du ministère de l'Agriculture. Une rencontre cruciale qui pourrait rendre leur filière de revalorisation du pain de manière nationale afin d'éviter les 150 000 tonnes de pains jetés chaque année en France.