Quatre ans après les faits, le parquet de Chalon-sur-Saône a demandé le renvoi en correctionnelle de la belle-mère des trois frères et sœur morts noyés au lac des Prés-Saint-Jean, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
Ce n'est pas le point final de cette affaire, mais c'est une étape importante. Le parquet de Chalon-sur-Saône veut aller vers un procès, quatre ans après la noyade de trois enfants d'une même fratrie de 9, 10 et 13 ans.
Vers un procès fin 2022 ?
Dans le détail, le parquet a demandé le renvoi en correctionnelle de la belle-mère pour "homicide involontaire", indique le parquet auprès de France 3 Bourgogne. En revanche, il ne souhaite pas poursuivre la ville de Chalon, contrairement à ce que demandait la mère des trois victimes : "Il n'y avait pas d'éléments suffisants pour incriminer la ville", explique le parquet.
Et maintenant ? Il faut désormais attendre la réponse du juge d'instruction, qui doit dire si oui ou non, cette demande de procès est acceptée. Cette réponse devrait arriver dans les prochaines semaines.
Ensuite, si le procès est acté, il faudra en fixer la date : cela prendra encore du temps, et n'arrivera sans doute pas avant fin 2022 ou en 2023.
Qu'est-il reproché à la belle-mère ?
La belle-mère des trois victimes est mise en examen pour "homicide involontaire" depuis 2019. Le 8 juillet 2018, elle emmène au lac des Prés-Saint-Jean les huit enfants dont elle s'occupe ce jour-là (trois sont les siens, les cinq autres sont les enfants de son nouveau compagnon qui, lui, est absent).
Ce lac de Chalon-sur-Saône est connu des habitants pour être dangereux et interdit à la baignade, car il tombe à pic à quelques mètres seulement de la berge. Lorsque Assia (9 ans) et Abd-Allah (10 ans) s'aventurent dans l'eau, loin de la surveillance de leur belle-mère, ils coulent à pic. Leur grand frère Abd-Arrahmane (13 ans) tente de les aider, mais les trois enfants ne savent pas nager et se noient tous les trois. Les sauveteurs mettront plus d'une heure à repêcher leurs corps qui ont coulé au fond du lac.
Aujourd'hui, la belle-mère est soupçonnée d'avoir négligé la surveillance des enfants dont elle avait la charge, en les autorisant à se baigner tout en sachant qu'ils ne savaient pas nager. Lallia, la mère des trois victimes, s'est récemment exprimée sur les réseaux sociaux pour réclamer une avancée dans ce dossier. C'est chose faite.