La petite ville d'Essertenne, en Saône-et-Loire, a connu des semaines plus tranquilles. L'installation de coffrets, qui doivent accueillir des antennes relais, sur le clocher de l'église de la commune est loin d'être au goût des habitants. Une réunion est prévue ce lundi 6 janvier pour trouver une solution.
Il est impossible de les rater. Sur le clocher de l’église d'Essertenne, une commune d'environ 500 habitants en Saône-et-Loire, se trouve une installation particulière : quatre coffrages pour accueillir des antennes relais.
Mais la décision de les installer sur le lieu de culte fait jaser. Lancé avant les fêtes de Noël, le projet est aujourd’hui au point mort. "Les échanges avec les habitants sont tendus", confirme Marc Mailliot, maire d'Essertenne. "Je ne sais pas comment ça va finir. Quand j’ai vu la tournure que ça prenait, j'ai dit de tout arrêter quand ils sont venus installer les antennes relais."
Au conseil municipal, tout le monde était d’accord. On a peut-être été naïfs, je l’avoue."
Marc MailliotMaire d’Essertenne (SE)
Le projet est pourtant en réflexion depuis près de trois ans. Cette commune de 500 habitants souhaitait en finir avec les zones blanches sur certaines parties de son territoire. "SFR a décidé en accord avec nous de mettre les antennes sur le clocher de l’église. Les travaux ont commencé juste avant Noël. Au départ, on nous a dit qu’ils allaient mettre des coffrets pour masquer les antennes relais. On a dit “pourquoi pas.”
"C'est l'âme et la beauté du village"
Le maire fait rapidement face à la colère des habitants, dont celle de Jacques Poupon qui habite à quelques mètres de l'église. "J’ai été outré. Je ne peux pas croire qu’on n’est plus s’abaisser à abîmer cette église qui est le symbole du village. On risque d’être la risée de tout le département."
On a eu des réactions de plusieurs habitants qui nous disaient qu’on faisait n’importe quoi, qu’on abimait le patrimoine de la commune.
Marc MailliotMaire d’Essertenne (SE)
Les habitants ont lancé une pétition pour demander à retirer les coffrets de l'édifice. "Une très grande majorité des habitants du village est, comme moi, atterrée par la façon dont cette église du 12ᵉ siècle a été massacrée. Il faut rendre à cette église son aspect initial. C'est l'âme et la beauté du village. On a un héritage à préserver", estime Jacques Poupon.
Une nouvelle phase de concertation entre les différents acteurs du dossier va se tenir ici à Essertenne lundi 6 janvier.