Après dix-huit ans de retraite, Jacky Doussot décide de revêtir son tablier pour remettre sur pied son ancienne boulangerie, à Saint-Germain-du-Bois. L'idée entraîne l'admiration et la réjouissance de la part des élus comme des habitants.
Il est entre deux heures et quatre heures du matin à Saint-Germain-du-Bois, en Saône-et-Loire. La plupart des habitants de cette ville de moins de 2000 habitants est encore plongé dans le sommeil. Sauf un qui est déjà sur le qui-vive : Jacky Doussot, 78 ans.
Fermée depuis l'été 2022, le septuagénaire a décidé de remettre son tablier de boulanger pour ouvrir de nouveau les portes de son commerce. Une reprise encouragée par nécessité, mais aussi par passion de son métier.
Un vœu de remettre sa boulangerie sur pied
Après son départ, Jacky Doussot passait tous les jours devant son ancienne boulangerie. Mais les rideaux étaient tout le temps fermés. "J'ai donc pris cette décision de reprendre. Je ne sais pas si c'est la bonne, mais bon, l'avenir nous le dira", rigole-t-il.
Avant le mois de février, l'idée de reprendre son activité ne lui était jamais passée par la tête. "J'étais bien en retraite : je jouais aux cartes, je voyais mes petits-enfants ..." explique le boulanger. Mais n'ayant pas trouvé le bon repreneur et un amour trop fort pour son métier, il n'a pas résisté à remettre la main à la pâte.
Les cheminées des "Délices de la boulangerie" à Saint-Germain-du-Bois reprennent alors du service et les gestes du boulanger sont toujours les mêmes. "On ne les oublie pas !" s'exclame Jacky Doussot.
Un succès qui ne s'est pas fait attendre
La réouverture a repris sur les chapeaux de roue. "On a eu un week-end dur ! Il y a eu du monde", se réjouit, malgré tout, la vendeuse de la boulangerie. Et le succès est au rendez-vous, à peine une semaine après l'ouverture. "Il n'y a plus de pain bûcheron, ni de pains spéciaux", montre fièrement la vendeuse face au sourire de son patron, Jacky Doussot. En fin de journée, les étagères sont presque vides.
Ce travail titanesque provoque l'admiration de ses collègues, mais aussi des habitants. "J'ai vu la nouvelle sur internet et je me suis dit : '78 balais ? Ah bah le mec, il est gonflé parce que moi, je ne l'aurais pas fait'. Il est courageux", raconte un habitant.
L'édile de la ville, Nadine Robelin, est heureuse de son retour. "Vu ce qu’on entend sur les boulangeries qui ferment à cause des prix de l’énergie et à son âge, je trouve cela très courageux", pointe-t-elle du doigt.
Malgré ses maux de dos, Jacky Doussot ne compte pas faire tomber son tablier tant qu'il n'a pas trouvé de repreneur !