En une semaine, une quarantaine d’ovins ont été tués au cœur du Charolais par un grand prédateur. Le loup est suspecté par les éleveurs, qui se mobilisent.
Colère et désespoir des éleveurs
Dans la cour de ferme de Bernard Bonnot à Champlecy, les cadavres de moutons sont alignés. Son troupeau a subi une attaque de grand prédateur vendredi dernier. Le bilan : neuf bêtes tuées, neuf autres blessées.
C’est la deuxième fois que ses ovins sont pris pour cible en moins de quatre jours. Cet éleveur est persuadé que c'est l'œuvre d'un loup. "Ca va trop loin. On est vraiment à bout", s'étrangle Bernard Bonnot.
Le loup n'est pas identifié
Pour l'heure, l’Office Français de la Biodiversité n’a pas la preuve qu’il s’agit d’un loup. Depuis mercredi dernier, dix-neuf louvetiers bénévoles se relayent pour suivre la piste de ce grand prédateur.
Ils sont autorisés à tirer s'ils surprennent un loup entrant dans un enclos protégé et donc très probablement prêt à attaquer. Cela s'appelle un tir de défense.
"Il faudrait accepter de subir une troisième attaque pour passer au tir renforcé. Après, c'est le tir de prélèvement. Il faut passer toutes ces étapes. Mais face à une bête virulente qui attaque toutes les nuits, il faudrait aller plus vite", explique Aline Bonnot, qui souhaite prendre la succession de son père.
Les éleveurs tentent de trouver la parade
Les éleveurs d'ovins du Charolais savent qu'ils vont veiller les prochaines nuits. Sur les réseaux sociaux, Denis Berland, l'un d'entre eux, appelle à "rentrer ou parquer tous leurs moutons au moins 3 nuits de suite".
Depuis deux ans, l'association pour la Sauvegarde de l’Elevage et de la Biodiversité 71 milite pour que le Charolais soit classé Zone Difficile Protégeable. Cette ZDP permettrait de riposter plus rapidement en cas d'attaque. L'association est composée de nombreux éleveurs ovins.
Le reportage d'Alexandre Baudrand et Anthony Borlot/ montage : Margaux Martin