Le président de la République a passé toute la journée du jeudi 7 février 2019 en Saône-et-Loire. Il a rencontré des élus à Autun et des jeunes à Etang-sur-Arroux. Le chef de l’Etat a écouté, tout en rappelant ses priorités.
Le chef de l'Etat a débuté son déplacement à Autun à 10h30. Il s’est d’abord entretenu avec Marie-Guite Dufay, présidente PS de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Il a ensuite discuté avec une quarantaine d’élus du département qui lui ont fait part de leur quotidien : éloignement des services publics, problèmes de transports, déserts médicaux qui s’étendent, baisse des subventions accordées aux collectivités locales, etc.
"Les habitants de nos territoires ont l'impression d'être les oubliés de la République", c’est la formule qui pourrait résumer l’état d’esprit de nombreux maires. Ils ont été nombreux à demander au chef de l'Etat de "considérer les urbains et les ruraux à égalité".
"Croyez dans les territoires ruraux. Ce que vous faites pour les start-up, faites-le pour l'agriculture", a déclaré un des élus.
Emmanuel Macron a répondu à chacun, souvent en disant qu’il comprenait. Mais, cela n’a pas empêché le président de la République de réaffirmer ses convictions : "aujourd'hui on part en retraite au même âge qu'en 1980, mais ce n'est plus possible, car on vit 20 ans de plus" ou encore "notre système d'indemnisation du chômage doit être plus incitatif pour le retour à l'emploi".
A propos de la santé, Emmanuel Macron a expliqué qu’il fallait décloisonner le privé et le public : "le privé doit avoir accès au plateau technique de l'hôpital plutôt que de fermer un centre hospitalier".
Dans l’après-midi, le président de la République a repris la parole devant une assemblée : cette fois, il s’est adressé à un millier de jeunes venus de plusieurs établissements scolaires de la région.
Là encore, de très nombreux thèmes ont été abordés : la réforme du lycée, le Pass culture, le Service national universel, le permis de conduire, le harcèlement à l'école, le terrorisme, etc.
Il a aussi été question du climat social actuel, des "gilets jaunes", du RIC (référendum d’initiative citoyenne) et du grand débat national lancé pour trouver des solutions à la crise qui secoue le pays depuis plus de deux mois.
"Ça me rend triste quand on me dit que la jeunesse ne s’intéresse pas à la politique. La politique, c’est l’art de gouverner la cité. Ne pas s’intéresser à la politique, c’est décider de ne pas participer au choix de son propre destin. Ça veut dire : mon futur, la vie de mon pays ne m’intéresse pas. Vous devez voter, décider", leur a-t-il dit.
Un des points forts du débat a été l'intervention d'Estelle Ferrandès, qui est volontaire à l’Epide (Etablissement pour l’insertion dans l’emploi) de Velet, à Etang-sur-Arroux.
La jeune femme de 23 ans a poussé un coup de gueule sur la façon dont on parle de l’autisme dans la société.
Au total, la rencontre entre le président de la République et les jeunes de Saône-et-Loire a duré plus de quatre heures. Elle a pris fin à 20h10 au son de la Marseillaise.
Au lendemain de sa prestation, le vendredi 8 février, Estelle était satisfaite d’avoir pu parler de l'autisme.
Le reportage de Fanny Borius et Anthony Borlot