À la frontière entre la Loire et la Saône-et-Loire, la minoterie Megnaud qui ne fournissait que les professionnels s'est lancée dans la production de sac d'un kilo pour le grand public. Une nouvelle activité pour l'entreprise et une action solidaire réalisée par des adultes handicapés d'un ESAT.
Depuis juin dernier, des résidents de l'ESAT (Établissement et service d'aide par le travail) de Charlieu, dans la Loire, travaillent pour la minoterie Megnaud, installée à quelques kilomètres de là à Chenay-le-Châtel (Saône-et-Loire). Ils mettent de la farine en sachet d'un kilo, destinés aux particuliers.
Pour l'ESAT, cette nouvelle activité est un plus pour former ces adultes handicapés. Chaque semaine, une tonne de farine est ainsi conditionnée. "C'est une activité intéressante puisque nous cherchons des activités pérennes dans le temps, de partenaires assez proches de chez nous. Et en même temps un travail qui soit adapté à notre population, détaille Pascal Romagny, directeur adjoint de l'ESAT de Charlieu. Souvent, cela surprend les personnes parce qu'après une période d'observation, on s'aperçoit qu'ils ont de grosses capacités en terme d'adaptabilité au travail et de savoir-faire"
Ces sachets d'un kilo sont une nouveauté pour la minoterie Megnaud. Jusqu'ici, elle se concentrait sur de plus gros contenants, à destination des professionnels. Avec le confinement, et la forte demande des consommateurs, l'entreprise s'est lancée. "La réflexion date de quand je suis arrivé il y a deux ans et demi. J'en avais parlé à mes parents et on a reporté le projet. Mais ça s'est accéléré avec le Covid qui était une situation particulière", précise Yohan Barret, directeur de la minoterie.
La minoterie Megnaud est une entreprise familiale créée en 1836. Elle favorise depuis longtemps la solidarité et les circuits courts. Ici, tout le blé vient d'exploitations situées à moins de 120 kilomètres de la société. "Notre volonté est vraiment de travailler en circuit court. Aujourd'hui, on interagit sur 21 départements autour du moulin. Notre cœur de métier, c'est l'artisanat, ajoute le directeur de l'entreprise. Aujourd'hui, on a vraiment un vrai potentiel de la part des particuliers, avec une très forte demande de la part de la grande distribution sur le créneau du un kilo."
Dans cette minoterie, cinq générations de meuniers se sont succédées. L'entreprise réalise aujourd'hui un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros et traite 1 200 tonnes de blé par an.