Cet été, plusieurs épisodes caniculaires se sont succédé. Les vignes en ont pâti et les viticulteurs réfléchissent à la plantation de nouveaux cépages.
Un constat implacableA quelques jours des vendanges, les prélèvements se multiplient pour fixer la date exacte.
Ludivine Griveau, la régisseuse des Hospices de Beaune, constate les dégâts des épisodes caniculaires de fin juin et mi-juillet : " 10% des grappes
Des conséquences sérieuses
Première conséquence : l'avancement de plus en plus fréquent de la date des vendanges.
Autrefois baptisée "vendanges précoces", ces épisodes se reproduisent d'année en année.
Deuxième conséquence, plus préoccupante : avec le pinot noir planté actuellement, le raisin dépasse la maturité souhaitée.
La question se pose de changer de cépages.
Cette tactique a déjà été utilisée plusieurs fois par les viticulteurs bourguignons.
Le conservatoire a recensé une cinquantaine de cépages déjà cultivés au cours des siècles.
Un reportage de Gabriel Talon, Romain Liboz et Carlos Zappalà le 5 septembre 2019
Intervenants :
- Ludivine Griveau, régisseuse des Hospices de Beaune
- Benjamin Bois, spécialiste relation climat vigne à l’UB
- Jean-Claude Rateau, vigneron
Sous surveillance
Tout l'été, le personnel du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne) a veillé les vignes.
Début août, Christine Monamy, la responsable agro-météo, s'inquiétait déjà des premiers signes de souffrance hydrique.
Les feuilles jaunes le signe du manque d'eau, de "stress hydrique" dans les parcelles, des feuilles jaunes ça et là. Par manque d'eau, le processus de photo-synthèse s'arrête, et par conséquent, la maturation du raisin aussi.
Heureusement des pluies d'orages se sont abattues sur la Bourgogne lors du week-end du 27 et du 28 juillet, et ont permis au vignoble de se rafraîchir : 50 mm d'eau en moyenne. Mais selon Ludovic Belin, viticulteur à Pernand-Vergelesses (Côte-d'Or), "cela ne va pas rééquilibrer complètement le manque d'eau que l'on a dans le sol actuellement"
D'autres épisodes caniculaires à venir
2015, 2017, 2018, les épisodes de fortes chaleurs sont de plus en plus fréquents.
Et si les viticulteurs bourguignons peuvent souffler pour ce millésime, ils doivent s'attendre à d'autres épisodes caniculaires dans les prochaines années.
En fait, selon Christine Monamy, responsable météo au Pôle Technique du BIVB (bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne), c'est "un accroissement d'occurences de phénomènes extrêmes : les vagues de chaleur en fait partie, la grêle, le vent... oui cela est en partie dû au réchauffement climatique"
Le mois d'aôut risque d'être plus chaud que la normale, un bon présage pour la qualité du vin, si la grêle ne s'invite pas.
Le reportage de Quentin Cézard et Isabelle Rivierre
Intervenants :
- Ludovic Belin, viticulteur
- Christine MONAMY, responsable Agro Météo au Pôle Technique du BIVB