Un mois après leur titre de championnes d'Europe, les patineuses de l'Equipe de France remportent la médaille d'argent des Mondiaux, derrière les intouchables néerlandaises. La confirmation d'une belle génération, menée par la Belfortaine de 26 ans, née à Besançon, Tifany Huot-Marchand.
Elle nous répond au téléphone ce lundi matin, en patientant avant l'embarquement de son vol direction Toulouse. Tifany Huot-Marchand doit passer les contrôles de douane avec un gros excédent de bagage: une belle médaille en argent et un moral gonflé à bloc. De quoi compenser ses semaines de 35H passées..sur l'anneau de vitesse.
"Notre sport est tellement confidentiel ! Le grand public ne se doute pas que nous sommes des sportives et sportifs amateurs s'entraînant comme des professionnels. Alors cette médaille d'argent, surtout après le titre de championnes d'Europe, nous donne beaucoup d'espoirs pour les Jeux-Olympiques de 2022".
La nuit a été courte. Mais la nuit a été sage. Covid oblige, les bleues ont fêté cette belle médaille en mode restreint, uniquement avec le staff. "Mais on a vraiment passé une très belle soirée. Cette médaille, elle est tellement importante pour nous !"
Tifany Huot-Marchand, Gwendoline Daudet, Aurélie Monvoisin et Aurélie Lévêque ont donc remporté la médaille d'argent du relais derrière les intouchables Néerlandaises, dimanche à Dordrecht aux Pays-Bas.
Championnes d'Europe fin janvier en Pologne, les Françaises ont devancé les Italiennes et les Russes qui terminent au pied du podium. Il s'agit seulement du deuxième podium mondial pour un relais féminin français après la médaille de bronze obtenue en 1992 à Denver (Colorado, Etats-Unis).
Les Françaises ont décidé d'appliquer la même tactique de course aux Pays-Bas que celle qui leur avait permis de devenir championnes d'Europe il y a plus d'un mois en Pologne. C'est à dire de partir très vite et de pousser les adversaires à la faute.
Un plan qui a (presque) parfaitement fonctionné, les italiennes puis les russes chutant en tentant de revenir sur les Françaises. Seules les Hollandaises étaient clairement au- dessus ce dimanche.
La Chine et la Corée du Sud, nations majeures de la discipline, ont fait l'impasse sur ces Mondiaux en raison de la crise du Covid-19. Mais pour Tifany, ces deux médailles sont de très bon augure pour la saison prochaine, cruciale, avec les qualifications pour les Jeux Olympiques.
"On sent dans les yeux de nos adversaires que l'Equipe de France fait désormais peur. Les équipes ne sont pas à l'aise à l'idée de tomber sur nous dans les séries. On a vraiment changé de statut ces deux derniers mois".
Un changement de statut sur la glace, mais pas encore auprès du grand public. Le Short Track, avec sa quinzaine de clubs en France (dont l'ASM Belfort, le club de Tifany) et ses 600 licenciés a du mal à faire parler de lui. Sincèrement, les patineuses ont cru en janvier qu'avec leur titre de Championnes d'Europe cela allait un peu changer mais pour l'instant rien de probant.
Tifany va retourner au Pôle France de Font Romeu, avec l'objectif de préparer déjà les JO de 2022. Mais aussi de terminer son Master en Management et Enseignement en Santé, qu'elle suit par distance. Son objectif : devenir professeure des écoles.